Vous qui avez écrit qu’il n’y a plus en terre…
Vous qui avez écrit qu’il n’y a plus en terre
De nymphe porte-flèche errante par les bois,
De Diane chassante, ainsi comme autrefois
Elle avait fait aux cerfs une ordinaire guerre,Voyez qui tient l’épieu ou échauffe l’enferre ?
Mon aveugle fureur, voyez qui sont ces doigts
D’albâtre ensanglantés, marquez bien le carquois,
L’arc et le dard meurtrier, et le coup qui m’atterre,Ce maintien chaste et brave, un cheminer accort.
Vous diriez à son pas, à sa suite, à son port,
A la face, à l’habit, au croissant qu’elle porte,A son oeil qui domptant est toujours indompté,
A sa beauté sévère, à sa douce beauté,
Que Diane me tue et qu’elle n’est pas morte.
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Théodore Agrippa d'AUBIGNÉ
Théodore Agrippa d’Aubigné, né le 8 février 1552 au château de Saint-Maury près de Pons, en Saintonge, et mort le 9 mai 1630 à Genève, est un écrivain et poète baroque français protestant. Il fut aussi l’un des favoris d’Henri IV, du moins jusqu’à la conversion de celui-ci. Théodore décide alors de rédiger la plus grande... [Lire la suite]
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- Puisque le cors blessé, mollement estendu (2)
Au fil des pages
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Mots du ciel et mots de la terre,
Mots de la rue et mots des bois,
Mots de demain, mots d’autrefois,
La plume a son vocabulaire.
Les mots, ça se trie, ça se gère,
Tu les choisis comme il se doit ;
Les uns sont doux, d’autres narquois,
Évitons ceux qui sont vulgaires.
La conjugaison, les accords,
Ça doit se traiter sans effort ;
C’est naturel, en quelque sorte.
La contrainte a de bons côtés,
Donnant accès à la beauté ;
La main qui tient la plume est forte.