Villanelle
Une nuit noire, par un calme, sous l’Équateur.
Le Temps, l’Étendue et le Nombre
Sont tombés du noir firmament
Dans la mer immobile et sombre.Suaire de silence et d’ombre,
La nuit efface absolument
Le Temps, l’Étendue et le Nombre.Tel qu’un lourd et muet décombre,
L’Esprit plonge au vide dormant,
Dans la mer immobile et sombre.En lui-même, avec lui, tout sombre,
Souvenir, rêve, sentiment,
Le Temps, l’Étendue et le Nombre,
Dans la mer immobile et sombre.
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Charles-Marie LECONTE DE LISLE
Charles Marie René Leconte de Lisle, né le 22 octobre 1818 à Saint-Paul dans l’Île Bourbon et mort le 17 juillet 1894 à Voisins, était un poète français. Leconte de Lisle passa son enfance à l’île Bourbon et en Bretagne. En 1845, il se fixa à Paris. Après quelques velléités lors des événements de 1848, il renonça... [Lire la suite]
Villanelle d’après Patrick Gillespie
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Chaque fois que la cloche appelait les fidèles,
Don ou malédiction, persécution (je crois),
Elle nous pondait une horreur de villanelle.
C'était ainsi depuis l'école maternelle,
Y introduisant tous les clichés à la fois,
Chaque fois que la cloche appelait les fidèles.
Aimant se confesser, française jouvencelle,
Sitôt qu'elle voyait le loup au coin du bois,
Elle nous pondait une horreur de villanelle.
Toutes les vérités à dire ne sont belles,
Mais elle les disait, en toute bonne foi,
Chaque fois que la cloche appelait les fidèles.
Quand le prêtre disait, de façon bien formelle,
De partir en faisant le signe de la croix,
Elle nous pondait une horreur de villanelle.
Pierre en enfer l'envoie pour sa vie éternelle,
Mais le diable cria "Que fait-elle chez moi?"
Chaque fois que la cloche appelait les fidèles,
Elle nous pondait une horreur de villanelle.
Voir
http://sonnets-de-cochonfucius.lescigales.org/gsp.html
Arbre qui remonte le temps
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Traversant les siècles sans nombre,
Je les explore vaillamment ;
J’y retrouve d’anciens moments
D’amour, abrités sous mon ombre.
Je vois, au lieu de leurs décombres,
De fantastiques monuments ;
Je vois le brouillon d’un roman
S’écrire en la mansarde sombre.
Dans un lointain passé je plonge
(Et cela n’est pas un mensonge) ;
Je vois la pomme et le serpent.
J’entends le rire d’Aphrodite
Qui par son époux fut maudite ;
J’entends la flûte du dieu Pan.