Vilain
J’ai connu, Madame, une Dame,
Moi vilain petit paysan,
Aussi grande de cœur et d’âme
Que… la plus grande et… fine lame
Et… pleine d’esprit… jugez-en.Un soir, mon âme était complète,
Comme dit, après avoir bu,
Le jeune homme qui fait la fête ;
De vrai, je n’avais plus ma tête,
J’étais totalement fourbu.J’avais l’esprit un peu morose ;
Je ne sais ce qui traversa
Ma cervelle, pour quelle cause…
« Comment, perdîtes vous… ta rose ?
Oui, Madame, contez-nous ça. »Ah ! que notre bêtise est grande !
Doux Jésus ! Amour de Sion !
Ma langue à vous se recommande…
Oui… car… pourquoi cette demande,
Ou plutôt… cette question ?…Comment perdîtes-vous… Ta rose ?
Et j’attendais, me tenant coi.
Alors, tout doucement, sans pose,
Comme on dit, hélas ! quelque chose
En songeant à n’importe quoi.« Bien simplement. » répondit-elle.
N’est-ce pas céleste et charmant ?
Cette réponse est immortelle.
Je voudrais d’un flot de dentelle
Encadrer ce : Bien simplement !
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Germain NOUVEAU
Germain Marie Bernard Nouveau, né le 31 juillet 1851 à Pourrières (Var) où il est mort le 4 avril 1920, est un poète français. Il est l’aîné des 4 enfants de Félicien Nouveau (1826-1884) et de Marie Silvy (1832-1858). Germain Nouveau perd sa mère alors qu’il n’a que sept ans. Il est élevé par son... [Lire la suite]
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