Viens, ma belle Florelle, où l’ombre noir tremblote
Viens, ma belle Florelle, où l’ombre noir tremblote,
Sur les bords mousselus des antres ténébreux.
Il fait trop chaud ici, cherchons les bois ombreux,
Le profond des vallons ou quelque fraîche grotte.Entrons sous ce rocher, viens tôt que je suçote
Le coral de ta bouche, embrassons-nous tous deux,
Éteignons nos ardeurs, jouissons dans ce creux
De nos douces amours, çà que je te baisote !Défais ton lacet blanc, montre ton sein à nu,
Mon coeur, embrasse-moi, lance dru et menu
Ta langue sur la mienne, hâte-toi, ma chère âme,Mon dieu, je n’en puis plus ! De plaisir je me pâme,
Las ! mon âme s’enfuit, puisque tu meurs aussi,
Mourons lèvre sur lèvre, heureux qui meurt ainsi !
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Isaac HABERT
Isaac Habert, né à Paris vers 1560 et mort vers 1625, est un poète baroque français.
Issu d’une famille d’écrivains, il écrit sur des thèmes scientifiques, religieux et amoureux.
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- Nuit fille de la terre, amène tes flambeaux (2)
- J'avais longtemps erré par les sombres... (2)
- J'ai cette nuit goûté les plus douces... (2)
- Amour m'a découvert une beauté si belle (2)
- Ah ! que je suis fâché ! maudit soit le... (2)
Astres du ciel d’or
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J’ai rêvé qu’au ciel d’or sont astres qui tremblotent,
Luisant d’un éclat rouge, à demi ténébreux.
Leurs rayons sont légers, leur chemin est ombreux,
On croirait des insectes au plafond d’une grotte.
Pâles comme ils le sont, ces astres sont mes potes ;
J’aime les voir danser, un par un, deux par deux,
Ou se cacher souvent dans d’improbables creux,
Donnant à peine à voir un photon qui clignote.
Ce poème ressemble à de tels astres nus,
Il se montre discret, dans son éclat menu,
Cela peut refléter la faiblesse d’une âme
Qui s’use avec le temps, et son vieux corps aussi.
Nul regret dans ces mots, notre vie est ainsi,
Sur le tard, je peux voir en décroître la flamme.
Longue route
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Pour se rendre là-bas, ça nous fait une trotte,
Donc nous devrons rouler jusqu’au soir ténébreux ;
Nous planterons la tente au coeur d’un bois ombreux,
Sauf si nous préférons dormir dans une grotte.
D’ainsi m’accompagner, je remercie mes potes,
Eux qui (presque toujours) se montrent généreux ;
Pénible est ce trajet, s’il n’est pas dangereux,
Chacun de nous se plaint d’en avoir plein les bottes.
Je ne sais plus d’où sort ce projet saugrenu,
Je n’en ai même plus un souvenir ténu ;
Mais d’un pareil oubli je ne fais pas un drame.
En arrivant au but, nous serons indécis,
Mais vraiment, peu nous chaut, les choses sont ainsi,
On nous attend là-bas, c’est bien loin de Paname.