Vers pour être calomnié
Ce soir je m’étais penché sur ton sommeil.
Tout ton corps dormait chaste sur l’humble lit,
Et j’ai vu, comme un qui s’applique et qui lit,
Ah ! j’ai vu que tout est vain sous le soleil !Qu’on vive, ô quelle délicate merveille,
Tant notre appareil est une fleur qui plie !
O pensée aboutissant à la folie !
Va, pauvre, dors ! moi, l’effroi pour toi m’éveille.Ah ! misère de t’aimer, mon frêle amour
Qui vas respirant comme on respire un jour !
O regard fermé que la mort fera tel !O bouche qui ris en songe sur ma bouche,
En attendant l’autre rire plus farouche !
Vite, éveille-toi. Dis, l’âme est immortelle ?
Poème préféré des membres
AliouneBadaraCoulibaly et ecnaida ont ajouté ce poème parmi leurs favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Paul VERLAINE
Paul Marie Verlaine est un poète français, né à Metz le 30 mars 1844 et mort à Paris le 8 janvier 1896. Paul Verlaine est avant tout le poète des clairs-obscurs. L’emploi de rythmes impairs, d’assonances, de paysages en demi-teintes le confirment, rapprochant même, par exemple, l’univers des Romances sans paroles des plus... [Lire la suite]
Chaumière gallo-romaine
-------------
Nous ne suivrons pas César ni ses pareils,
En libre terroir nous sommes établis ;
Nous ne pensons rien de ceux qu’il anoblit,
Ils ne pourront pas nous ôter le soleil.
De l’esprit gaulois attendons le réveil
Car il nous anime et jamais ne faiblit ;
Nous n’allons donc pas nous vautrer sur des lits,
Assis nous buvons notre nectar vermeil.
Foin du fantassin avec son casque lourd,
Lui que nous voyons le jeter quand il court ;
Puis nos forgerons en font de la dentelle.
Que vivent la chasse et les plaisirs de bouche,
La sombre forêt aux animaux farouches
Et Bélisama, la déesse immortelle.