Poème 'Vent nocturne' de Robert DESNOS dans 'Langage cuit'

Vent nocturne

Robert DESNOS
Recueil : "Langage cuit"

Sur la mer maritime se perdent les perdus
Les morts meurent en chassant des chasseurs
dansent en rond une ronde
Dieux divins ! Hommes humains !
De mes doigts digitaux je déchire une cervelle cérébrale.
Quelle angoissante angoisse
Mais les maîtresses maîtrisées ont des cheveux chevelus
Cieux célestes
terre terrestre
Mais où est la terre céleste ?

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Commentaires

  1. Dérive urbaine
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    La licorne est à Rome ainsi qu'au Labyrinthe ;
    Elle avait fui les champs qui grouillaient de chasseurs,
    Mais pour quitter la ville, aura-t-elle un passeur ?
    Elle suit les trottoirs, son coeur est plein de crainte.

    Elle foule à présent la terre vaticane
    Et c'est déjà le soir, l'heure entre chien et loup
    Qu'illustrent les exploits du Père Dupanloup.
    Licorne, méfie-toi, si tu vois sa soutane.

    La licorne soudain revoit son copain Pierre
    (Qu'elle avait fréquenté sous le nom de Merlin) ;
    Il trône en majesté aux monts capitolins...
    Sauf que ce n'est pas lui : c'est sa statue de pierre.

  2. Déesse et démon
    ------------------

    Démon-loup, déesse-licorne,
    Vous dansez au jardin qui s'orne
    D'un Arbre, et non pas d'une Croix ;
    Vous en délimitez les bornes.

  3. Emplumé nocturne
    -----------

    Lorsque la lune est pleine,
    Tu me vois, tu souris ;
    Je traque les souris,
    Leur âme est dans la peine.

    Leur défaite est certaine,
    Leurs espoirs sont taris ;
    Car plus d’une a péri,
    Tant pis pour ces vilaines.

    La vie n’est pas un jeu ;
    Tu t’en doutais un peu,
    Toi qui es philosophe.

    Ce n’est pas un roman,
    Ça n’en a pas l’étoffe ;
    On avance en ramant.

  4. * * *
    -----

    Un oiseau de nuit,
    Son insomnie quelquefois
    L'éveille en plein jour.

  5. Sagesse nocturne
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    J’erre dans un cosmos sans bornes,
    Je suis rarement à l’arrêt ;
    Je m’endors quand le jour paraît,
    À l’heure où chante la litorne.

    Ma sagesse n’a rien de morne,
    Je suis un seigneur des forêts ;
    Je suis plus savant qu’un goret
    Et presque autant qu’une licorne.

    Je suis à l’image de Dieu,
    Sauf que je suis beaucoup moins vieux,
    Lui qui devient dur de la feuille.

    Cet univers, c’est ma maison ;
    De l’admirer j’ai bien raison,
    Et tous les vivants qu’il accueille.

  6. Vents contraires
    ---------

    Les vents sont changeants, quelquefois,
    Entre eux surgit la zizanie ;
    L’atmosphère a d’étranges lois,
    Fort instable est son harmonie.

    L’un veut le chaud, l’autre le froid,
    Car leurs forces sont désunies ;
    Ils font un peu n’importe quoi,
    La logique en semble bannie.

    Aucun vent ne suit nos désirs,
    Mais seulement son bon plaisir ;
    Ils s’expriment sans retenue.

    Aimons la pluie et le beau temps,
    Aimons les forces inconnues ;
    Que vive ce monde flottant !

  7. no pasaran !!!

  8. Ermitage ambulant
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    Au hasard de la route j’erre,
    Le but sera ce qu’il sera ;
    Les besoins, Dieu y pourvoira,
    Ça ne nous préoccupe guère.

    Je découvre d’étranges terres
    Où jamais rien ne poussera ;
    Mais la sagesse y nourrira
    L’âme d’un moine solitaire.

    Aussi, qu’importent les dangers,
    Le Créateur est mon berger ;
    De nul mal je ne me tourmente.

    Les astres enchantent mes nuits,
    Ces témoins qui jamais ne mentent ;
    Ils montrent la voie, je la suis.

  9. Voile dans le vent
    --------

    La nef prend le vent quelquefois,
    Qui de sa voilure est munie ;
    Le vent nous propulse, et la foi,
    Et notre mâture bénie.

    Ce sont des mâts du meilleur bois,
    Venus des Provinces-Unies ;
    Notre reine en a fait le choix
    Au prix de quelques insomnies.

    Le vent, tu ne peux le saisir
    Et moins encore le choisir ;
    Et nous l’utilisons, pourtant.

    Il fait la pluie et le beau temps :
    Il s’enfle et puis il diminue,
    Presque plus rien, brise ténue.

  10. Le vent s'en va.

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