Va par les carrefours des places desolees…
Va par les carrefours des places desolees
De l’emperiere Rome, & sous les arcs bossez,
Et dans les temples sains à l’antique dressez,
Cherches des roys deffuns les riches Mausaulees,Va sous les fondemens des colomnes moulees,
Et parmi les meulons des Thermes abaissez,
Et sous les escailliers des Theatres haussez,
Fouilles des vieus Censeurs les cendres escoulees.Fauche parmi les os des simples laboureurs
Les Consuls Justiciers, & les fiers Empereurs
Pesle mesle sont mis sous la tombe fatale.Voila le vray miroir ou se doivent mirer
Ces ceurs ambicieus, pour y considerer
Que la mort aus plus grans les plus pauvres egale.
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Jean-Baptiste CHASSIGNET
Jean-Baptiste Chassignet (1571-1635) est un poète baroque français. Né à Clairac en Agenais, alors terre d’Empire, Jean-Baptiste CHASSIGNET est le fils d’un médecin. Il reçoit une formation humaniste, étudie le droit à l’université de Dole où il obtient son doctorat, ce qui le mène à une carrière d’avocat... [Lire la suite]
- J'ay voulu voyager, à la fin le voyage...
- Mortel pense quel est dessous la...
- Est-il rien de plus vain qu'un songe...
- Qu'est-ce de vostre vie ? une bouteille...
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- Comte les ans, les mois, les heures et les...
- Assies toy sur le bort d'une ondante...
- L'enfance n'est sinon qu'une sterile fleur...
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- Arrivant au logis pour un petit quart...
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- Qu'est-ce de vostre vie ? une bouteille... (8)
- Est-il rien de plus vain qu'un songe... (8)
- Nous n'entrons point d'un pas plus avant en... (6)
- Il ny à si grossier qui ne connoisse bien... (4)
- Assies toy sur le bort d'une ondante... (4)
- L'enfance n'est sinon qu'une sterile fleur... (4)
- Les poissons escaillez aiment les moites... (4)
- Quand le fruit est cueilli la feuille... (4)
- Comme petits enfants d'une larve... (3)
- Comte les ans, les mois, les heures et les... (3)
Quatre figures
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La licorne parcourt les plaines désolées ;
Le printemps est trop beau pour se mettre à bosser,
Aux auberges des dieux, les buffets sont dressés :
Je sens la bonne odeur des pommes rissolées.
Le bouddha du ciel d'or a pris son envolée,
Vers notre humble village il ne va s'abaisser
Avant que le tumulte, au marché, n'ait cessé ;
Je vois sa face au loin, de gloire auréolée.
Je vois le blanc centaure, un habile tireur,
Qui met tout son honneur à servir l'Empereur ;
Gardez-vous, mes amis, de sa flèche fatale.
Mais c'est au sorcier-coq d'être mieux admiré :
De ces quatre totems, le mieux considéré,
Étale au ciel d'argent sa chair monumentale.
Jour de sécheresse
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Une flamme parcourt la steppe désolée
Sans jamais rencontrer muraille ni fossé ;
En ce sinistre lieu, nul arbre n’est dressé,
Plaine par les oiseaux rarement survolée.
Jadis furent ici des vaches immolées,
Qui durent vers l’autel leurs cornes abaisser ;
Cela nous rassurait, mais ce culte a cessé,
De sa gloire n’est plus l’idole auréolée.
Jadis venaient chasser de très nobles tireurs
Qui désiraient offrir leur chasse à l’Empereur ;
Et chacun se gardait de leurs flèches fatales.
Ils se sont endormis, ces héros admirés
Qui comme demis-dieux furent considérés,
Dont la tombe est ici, guère monumentale.