Un grand chemin ouvert, une banale route…
Fallentic semita vitæ.
Horace.Un grand chemin ouvert, une banale route
A travers vos moissons ; tout le jour, au soleil
Poudreuse ; dont le bruit vous ôte le sommeil ;
Où la rosée en pleurs n’a jamais une goutte ;— Gloire, à travers la vie, ainsi je te redoute.
Oh ! que j’aime bien mieux quelque sentier pareil
À ceux dont parle Horace, où je puis au réveil
Marcher au frais, et d’où, sans être vu, j’écoute !Oh ! que j’aime bien mieux dans mon pré le ruisseau
Qui murmure voilé sous les fleurs du berceau,
Qu’un fleuve résonnant dans un grand paysage !Car le fleuve avec lui porte, le long des bords,
Promeneurs, mariniers ; et les tonneaux des ports
Nous dérobent souvent le gazon du rivage.
Saint-Maur, août 1829.
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Charles-Augustin SAINTE-BEUVE
Charles-Augustin Sainte-Beuve est un critique littéraire et écrivain français, né le 24 décembre 1804 à Boulogne-sur-Mer et mort le 13 octobre 1869 à Paris. Né à Moreuil le 6 novembre 1752, le père de l’auteur, Charles-François Sainte-Beuve, contrôleur principal des droits réunis et conseiller municipal à... [Lire la suite]
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