Poème 'Un conte' de Robert DESNOS dans 'Destinée arbitraire'

Un conte

Robert DESNOS
Recueil : "Destinée arbitraire"

Le petit poucet perd une multitude de clefs dans le sentier ténébreux de la forêt
Voilà pourquoi tant de portes se ferment
Pourquoi votre porte est fermée

Frappe à la porte à la fenêtre
Une lueur se promène de la cave au grenier
On entend le souffle de votre sommeil

Êtes-vous prisonnière dans votre maison ?
Les ténèbres de la forêt ne vous appellent-elles pas ?
La clef des champs est perdue
alors forcez la serrure

Réveillez-vous
Ne respirez plus si tranquillement
Mais surtout
surtout éteignez cette lumière
qui se promène quand vous dormez
qui se promène de la cave au grenier.

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Commentaires

  1. Dans les parages de l'inframonde
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    Pour entrer au souterrain,
    Pas de clé ni de serrure ;
    Mais faut savoir l'écriture
    Du grimoire souverain.

    Le trident garde la porte
    Sans que le tienne un gardien,
    Il vous frappe pour un rien,
    Ne parlez pas à voix forte.

    Le chien, le lion, le cheval
    Poseront des devinettes
    Aux réponses pas bien nettes :
    Ils tricheront, c'est normal.

    Pour visiter les tréfonds
    De ce jardin des supplices,
    Mieux vaut être le complice
    Des dragons et des griffons.

  2. Baronne serrurière
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    Son compagnon est une fine lame,
    Il est très fort, il est charmant et beau ;
    Elle détient les clés du vieux château
    Et le bûcher aux vigoureuses flammes.

    Héphaïstos a parlé à son âme,
    Lui qui menait les démons en troupeaux,
    Lui qui portait d’Olympe le drapeau,
    Que n’aurait-il donné à cette femme !

    Quelques leçons prises chaque matin
    De la serrure expliquent les rouages ;
    Et comme un feu qui jamais ne s’éteint,

    La connaissance, à la personne sage,
    Donna pouvoir sur l’aveugle destin ;
    Serrurerie devint son apanage.

  3. Rouage exoplanétaire
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    Un court segment tranchant comme une lame
    Semble usiné par un subtil robot ;
    Ça brille un peu, mais ce n’est pas très beau,
    Et par instants, c’est chaud comme une flamme.

    Qu’as-tu donc fait, petit robot sans âme,
    Cela peut-il soulever des fardeaux ?
    Cela sert-il à fermer un rideau ?
    C’est un peu bref pour être un arbre à cames.

    Ta planète a des soirs et des matins,
    Toi, nuit et jour, tu fais des engrenages ;
    Et ton moteur, jamais tu ne l’éteins.

    Trimer toujours, tel est ton apanage,
    Tu ne voulus jamais d’autre destin ;
    Si tu vas mal, on t’offre un dépannage.

  4. Idéogramme indéchiffrable
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    Je fis diverses conjectures
    Pour lire ce glyphe inconnu ;
    Mais je n’y suis point parvenu,
    Déroutante est cette écriture.

    Ce lieu, c’est une sépulture
    Où repose un cadavre nu ;
    L’homme qui fut druide chenu
    Aux siècles servit de pâture.

    Près de lui dort son grand cheval,
    Témoin de ses dernières heures ;
    Alentour, des fantômes pleurent.

    Sous un grand soleil estival,
    Les tombeaux gardent leur mystère ;
    Que signifie ce caractère ?

  5. Deux clés sur une table
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    Un trésor est dissimulé
    Ici, ce n’est pas un mystère ;
    Soit dans la cave au sol de terre,
    Soit au fond du grenier à blé.

    À ce pactole accumulé
    Ont prétendu deux légataires ;
    Pour ce, nul besoin de notaire,
    D’un coffre il faut trouver la clé.

    J’en vois deux, semblables entre elles ;
    Une à chacun devrait échoir,
    Celle du trésor, c’est laquelle ?

    Impossible de le savoir !
    L’un des deux héritiers modèles
    À ce jeu va se faire avoir.

  6. Anneaux du savoir
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    Apprendre, c’est ton vrai désir,
    La chose est à ton avantage ;
    Accroche-toi, disciple sage,
    Tu auras du lourd à saisir.

    Tu ne pouvais pas mieux choisir
    Et donc tu dois prendre courage ;
    Il faudra te mettre à l’ouvrage
    Auquel tu vas prendre plaisir.

    Cette chaîne jamais brisée
    Sera par tes pareils prisée ;
    Bienheureux, celui qui apprend.

    Ne sois donc jamais réfractaire,
    Tout au long de ta vie sur terre ;
    Retiens tout ce que tu comprends.

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