Un billet de femme
Puisque c’est toi qui veux nouer encore
Notre lien,
Puisque c’est toi dont le regret m’implore,
Ecoute bien :Les longs serments, rêves trempés de charmes,
Ecrits et lus,
Comme Dieu veut qu’ils soient payés de larmes,
N’en écris plus !Puisque la plaine après l’ombre ou l’orage
Rit au soleil,
Séchons nos yeux et reprenons courage,
Le front vermeil.Ta voix, c’est vrai ! Se lève encor chérie
Sur mon chemin ;
Mais ne dis plus : » A toujours ! » je t’en prie ;
Dis : » A demain ! »Nos jours lointains glissés purs et suaves,
Nos jours en fleurs ;
Nos jours blessés dans l’anneau des esclaves,
Pesants de pleurs ;De ces tableaux dont la raison soupire
Otons nos yeux,
Comme l’enfant qui s’oublie et respire,
La vue aux cieux !Si c’est ainsi qu’une seconde vie
Peut se rouvrir,
Pour s’écouler sous une autre asservie,
Sans trop souffrir,Par ce billet, parole de mon âme,
Qui va vers toi,
Ce soir, où veille et te rêve une femme,
Viens ! Et prends-moi !
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Marceline DESBORDES-VALMORE
Marceline Desbordes-Valmore, née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859, est une poétesse française. Elle est la fille d’un peintre en armoiries, devenu cabaretier à Douai après avoir été ruiné par la Révolution. À la fin de 1801, après un séjour à Rochefort et à Bordeaux, Marceline et sa mère... [Lire la suite]
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire