Poème 'Tutélaire' de Aimé CÉSAIRE dans 'Comme un malentendu de salut…'

Tutélaire

Aimé CÉSAIRE
Recueil : "Comme un malentendu de salut…"

De verre
de ponces
de vols épars d’oiseaux
à travers la dentelle hurlant
toute île est des Telchines
féroces tourneurs en rond
Alors
chevauchant l’étincelle
que les fées entrelacent leurs cerceaux de palombes

Dressée à les frapper au mufle et les faire reculer
je ne vois que toi
en face des monstres jaillie

Toi contre les cyclones
toi contre la vague dévorante
toi contre l’avancée des volcans et leur alerte de pieuvres
toi contre les malebêtes de la nuit
toi les défiant d’un geste plus fou
l’outrage et le prodige
toi toi toi
Grande ombre tendre
hagarde d’un dernier et tutélaire regard

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