Tu rangeais en chantant pour le repas du soir
Tu rangeais en chantant pour le repas du soir
Le pain blond, du laitage et le fruit de nos treilles,
Autour d’un rayon d’or formé par les abeilles ;
Et te voici qui viens tout près de moi t’asseoir.Il a plu ; l’air mouillé répand une odeur verte,
Le fifre d’un insecte invisible au plafond
Alterne avec le bruit que les gouttes d’eau font
Sur des feuilles au bord de la croisée ouverte.Nous rêvons, accoudés sur la nappe, devant
Les mets simples auxquels nul de nous deux ne touche.
Nous nous taisons ; parfois tu poses sur ma bouche
Ton bras nu qui frissonne au souffle frais du vent.La fenêtre faisant un cadre au paysage
Se peint avec les bois et l’horizon natal
Sur les flancs ronds et purs d’un vase de cristal
Dont le courbe miroir nous grossit le visage.Là-bas, le ciel d’automne est rouge et soucieux.
Ô doux et longs instants d’amour ! Le crépuscule
Décolore déjà l’univers minuscule
Qui diaprait l’azur de la buire et nos yeux.Ton coeur frappe à la place où ma tête s’appuie,
Nous écoutons les fruits tomber dans le jardin,
Pensifs, et tressaillant ensemble quand, soudain,
Le vent secoue un arbre encor chargé de pluie.Alors, et bénissant le jour qui va finir,
Comme deux voyageurs, d’un regard en arrière,
Nous laissons dans l’ardeur d’une même prière
Et nos mains et nos voix et nos âmes s’unir.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Charles GUÉRIN
Charles Guérin, né le 29 décembre 1873 à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), où il est mort, le 17 mars 1907 est un poète français. Il appartient à une grande dynastie d’industriels lorrains, propriétaire de la célèbre Faïencerie de Lunéville-Saint-Clément, connue aussi sous le nom Keller et Guérin. Au sein de sa... [Lire la suite]
- Ce soir, sur le chemin sonore du coteau
- Sois pure comme la rosée
- Je t'apporte, buisson de roses funéraires
- Entrerai-je, ce soir, Seigneur, dans ta...
- Le soir léger, avec sa brume claire et bleue
- Vous qui sur mon front, toute en larmes
- Eté des vieilles joies
- Ma douce enfant, ma pauvre enfant...
- Ah ! Seigneur, Dieu des coeurs robustes,...
- Parfois, sur les confins du sommeil qui...
- Le lait des chats (5)
- Souvent, le front posé sur tes genoux... (2)
- L'amour nous fait trembler comme un jeune... (2)
- Ce coeur plaintif, ce coeur d'automne (2)
- Avant que mon désir douloureux soit comblé (2)
- Un soir, au temps du sombre équinoxe... (1)
- Ton image en tous lieux peuple ma solitude (1)
- Ton coeur est fatigué des voyages... (1)
- Le vent est doux comme une main de femme (1)
- La voix du soir (1)
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire