Tristesses de la lune
Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse ;
Ainsi qu’une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d’une main distraite et légère caresse
Avant de s’endormir le contour de ses seins,Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l’azur comme des floraisons.Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du sommeil,Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d’opale,
Et la met dans son coeur loin des yeux du soleil.
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Charles BAUDELAIRE
Charles Pierre Baudelaire est un poète français, né à Paris le 9 avril 1821 et mort le 31 août 1867 à Paris. Il est l’un des poètes les plus célèbres du XIXe siècle : en incluant la modernité comme motif poétique, il a rompu avec l’esthétique classique ; il est aussi celui qui a popularisé le poème en... [Lire la suite]
En réponse à mon cher Baudelaire
http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/fin-de-lunaison
Lune d’azur au ciel de sable
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La lune bleue incite une âme à la paresse,
Et je trouve que c’est conforme à la raison ;
La rumeur du feuillage est comme une caresse,
Un silence de rêve entoure la maison.
Il est temps de songer à des enchanteresses
Dont le charme éternel fut sans comparaison ;
Il est temps de songer à des temps d’allégresse,
Tandis que le jardin offre ses floraisons.
Lune et poète sont deux entités oisives,
Leur peine est éternelle et leur joie est furtive ;
En écrivant cela, je tombe de sommeil.
La ronde des saisons rassure une âme pâle,
Surtout quand vient briller cette lune d’opale ;
Seuls les hyperactifs préfèrent le soleil.