Poème 'Toy qui oys mes souspirs, ne me sois rigoureux' de Etienne de LA BOETIE dans 'Vingt neuf sonnetz'

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Toy qui oys mes souspirs, ne me sois rigoureux

Etienne de LA BOETIE
Recueil : "Vingt neuf sonnetz"

Toy qui oys mes souspirs, ne me sois rigoureux,
Si mes larmes à part, toutes mienes, je verse,
Si mon amour ne suit en sa douleur diverse
Du Florentin transi les regretz langoureux,

Ny de Catulle aussi, le foulastre amoureux,
Qui le coeur de sa dame en chastouillant luy perce,
Ny le sçavant amour du mi-gregois Properce :
Ils n’ayment pas pour moy, je n’ayme pas pour eulx.

Qui pourra sur aultruy ses douleurs limiter,
Celuy pourra d’aultruy les plainctes imiter :
Chascun sent son tourment, et sçait ce qu’il endure.

Chascun parla d’amour ainsi qu’il l’entendit.
Je dis ce que mon coeur, ce que mon mal me dict.
Que celuy ayme peu, qui ayme à la mesure !

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Etienne de LA BOETIE

Portait de Etienne de LA BOETIE

Étienne de La Boétie, né à Sarlat le 1er novembre 1530 et mort à Germignan, dans la commune du Taillan-Médoc, près de Bordeaux le 18 août 1563, était un écrivain français. Fils d’un lieutenant particulier du sénéchal du Périgord, et d’une famille de magistrats, Étienne de la Boétie grandit dans un milieu éclairé.... [Lire la suite]

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