Poème 'Totem' de Aimé CÉSAIRE

Totem

Aimé CÉSAIRE

De loin en proche de proche en loin le sistre des
circoncis et un soleil hors mœurs
buvant dans la gloire de ma poitrine un grand coup de
vin rouge et de mouches
comment d’étage en étage de détresse en héritage le
totem ne bondirait-il pas au sommet des buildings sa
tiédeur de cheminée et de trahison ?
Comme la distraction salée de ta langue destructrice
comme le vin de ton venin
comme ton rire de dos de marsouin dans l’argent du
naufrage
comme la souris verte qui naît de la belle eau captive
de tes paupières
comme la course des gazelles de sel fin de la neige sur
la tête sauvage des femmes et de l’abîme
comme les grandes étamines de tes lèvres dans le filet
bleu du continent
comme l ’éclatement de feu de la minute dans la trame
serrée du temps
comme la chevelure de genêt qui s’obstine à pousser
dans l’arrière-saison de tes yeux à marine
chevaux du quadrige piétinez la savane de ma parole
vaste ouverte

du blanc au fauve
il y a les sanglots le silence la mer rouge et la nuit

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