Terre
Robert DESNOS
Recueil : "État de veille"
Un jour après un jour,
Une vague après une vague.
Où vas-tu ? Où allez-vous ?
Terre meurtrie par tant d’hommes errants !
Terre enrichie par les cadavres de tant d’hommes.
Mais la terre c’est nous,
Nous ne sommes pas sur elle
Mais en elle depuis toujours.
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Robert DESNOS
Robert Desnos est un poète français, né le 4 juillet 1900 à Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie à peine libéré du joug de l’Allemagne nazie. Autodidacte et rêvant de poésie, Robert Desnos est introduit vers 1920 dans les milieux littéraires modernistes et... [Lire la suite]
« The Soldier » de Rupert Brooke, et ma tentative de traduction
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If I should die, think only this of me:
That there's some corner of a foreign field
That is forever England. There shall be
In that rich earth a richer dust concealed,
(Si je mourais, qu'il soit de moi mémoire,
Disant qu'un coin de champ à l'étranger
Est anglais pour toujours. La terre noire
S'enrichira d'un terreau moins léger ; )
A dust whom England bore, shaped, made aware,
Gave, once, her flowers to love, her ways to roam,
A body of England's, breathing English air,
Washed by the rivers, blest by the suns of home.
(Terreau dont l'Angleterre a fait l'histoire
Avec ses fleurs, ses chemins passagers ;
Un corps d'Anglais dans son vivre et son boire
Et son soleil et son art de nager. )
And think, this heart, all evil shed away,
A pulse in the eternal mind, no less
Gives somewhere back the thoughts by England given;
(Pensez : ce coeur, que tout mal abandonne,
Battement d'absolu... pourtant redonne
À l'Angleterre un peu ce qu'il devait ; )
Her sights and sounds; dreams happy as her day;
And laughter, learnt of friends; and gentleness
In hearts at peace, under an English heaven.
(La vue, le son, le bonheur dans les rêves,
Le rire des amis, la paix, sans trêve,
Dans la douceur d'un firmament anglais. )
Animaux vagabonds
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Nous avons franchi des rivières,
Nous, les errants, les délaissés ;
Comme de grands oiseaux blessés,
Nous avons mordu la poussière.
Notre âme n’est pas des plus fières,
Car nous sommes des insensés ;
Bien souvent, nous avons pensé
À partir sur une civière.
Que vaut donc cette vie terrestre ?
Loin des pures cimes alpestres,
Tu nous vois languir et glander.
Vaut-il mieux être, ou ne pas être ?
Nous qui nous moquons du paraître,
Ne viens pas nous le demander.