Poème 'Terre enténébrée' de leutcha

Terre
des soleils maudits et des chants de la nuit
cercles qui encerclent la vie
s’enchaînent et se déchaînent
à quand l’ouverture de tes mystères
terre
au palais de tes saisons
les lucioles et les merles
les roses et les nénuphars
vivent le calvaire des destins en enfer
la pâleur les cancers les taches de rousseur
creusent mille blessures
aux entrailles de leur chair
et leur corps s’active autour de pauvres nitescences

Tout au long de leur triste pèlerinage
de larmes en quête d’un apaisant baume
des vipères se jouent de leurs cris
ici les seules valeurs qui comptent
c’est le ventre assaisonnant toujours l’estomac
le phallus aguiché par les poses féminines
la tyrannie du beau métal d’or
mais jamais ô jamais
les nobles valeurs de la sagesse
ouvertes aux chantres de l’harmonie

Qui
qui va éclairer les étoiles
de leur amer univers
qui
qui va leur ouvrir l’horizon
des bienheureuses destinées
qui
qui va mener leurs pas pris au sol
vers les hauts platanes des précieuses lumières
que ne cessent de pulvériser
en péripéties macabres
les sangsues des obscures espérances