Tango (toi tu baises…)
Toi tu baises comme un’ reine et c’est un compliment
que j’ai pas l’habitud’ de faire à la légère.
T’as que’chose et j’suis sûr qu’avec de l’entrain’ment
si tu suis mes conseils, tu peux faire une carrière
mais faut pas t’gaspiller avec n’importe qui,
rien que du premier choix, toi t’as l’genre scientifique,
et même un raffiné, avec toi c’est d’l’acquis.
V’là mon avis, t’as l’don, te manqu’ que la technique.Un’ belle anatomie quand on sait s’en servir
ça vous enrichit mieux qu’ d’avoir fair des études,
mais les admirateurs, il faut bien s’les choisir ;
toi t’auras vit’ compris, juste un peu d’habitude…
Les gonzesses on peut dir’ que j’connais la question,
j’ai connu des championn’s mais toi tu les bats toutes.
Mêm’ quand tu parles pas t’as d’la conversation.
Heureusement qu’ le hasard m’a placé sur ta route…Les rousses on a beau dire, dès qu’il s’agit d’baiser,
ell’s ont ça dans la peau, y’a rien à leur apprendre,
C’est pas plutôt fini qu’il faudrait r’commencer,
mais toi tu m’as surpris et j’suis dur à surprendre.
Tu m’fous la chair de poule, j’os’ même pus t’regarder ;
il suffit qu’ tu t’approches et me v’là dans les transes,
il va s’passer que’qu’chose et ça va pas tarder.
Allez viens mon amour ; amèn’-toi qu’on r’commence.
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Bernard DIMEY
Bernard Dimey, né Bernard Georges Lucide Dimey le 16 juillet 1931 à Nogent-en-Bassigny (aujourd’hui Nogent) (Haute-Marne) et mort le 1er juillet 1981 à Paris, est un poète, auteur de chansons et dialoguiste français. Il commence à faire de la radio, puis écrit dans la revue Esprit. Il s’intéresse à la peinture (il a... [Lire la suite]
Anatomie d’un monstre
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Son aspect corporel, il n’a pu le choisir,
Sa tête est minuscule, et cela, ça l’ennuie ;
Son corps péniblement sur ses jambes s’appuie,
Il a bien de la peine à prendre du plaisir.
Ses mains n’ont pas de doigts, il ne peut rien saisir,
Son maigre poil ne peut l’abriter de la pluie ;
Ses fragiles poumons se sont emplis de suie,
Son âme ne peut plus éprouver de désir.
Or, de tous ces malheurs, jamais il ne se fâche,
Il peut même accomplir une modeste tâche ;
D’un certain réconfort c’est le commencement.
Quelquefois, dans la foule, un visage l’attire ;
Il s’en approche alors et sourit doucement,
Rêvant de retrouver ses talents de satyre.