Sur un tombeau
Celle dont la dépouille en ce marbre est enclose
Fut le digne sujet de mes saintes amours.
Las ! depuis qu’elle y dort, jamais je ne repose,
Et s’il faut en veillant que j’y songe toujours.Ce fut une si rare et si parfaite chose
Qu’on ne peut la dépeindre avec l’humain discours ;
Elle passa pourtant de même qu’une rose,
Et sa beauté plus vive eut des termes plus courts.La Mort qui par mes pleurs ne fut point divertie
Enleva de mes bras cette chère partie
D’un agréable tout qu’avait fait l’amitié.Mais, ô divin esprit qui gouvernais mon âme,
La Parque n’a coupé notre fil qu’à moitié,
Car je meurs en ta cendre et tu vis dans ma flamme.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
François Tristan L'HERMITE
François L’Hermite, sieur du Soliers, dit Tristan L’Hermite, né à Janaillat (Creuse) au château de Soliers, dans la Marche, 1601 et mort à Paris le 7 septembre 1655, est un poète et dramaturge français. Auteur dramatique fort applaudi en son temps, et dont la première pièce, la fameuse tragédie de Mariane... [Lire la suite]
Grenouille rouge
----------
Étonnante sagesse en faible tête enclose,
Avec la charité, la justice et l’amour ;
Les souvenirs d’antan sagement y reposent,
Eux qui, bien entendu, ne vivront pas toujours.
Cette vie batracienne est une douce chose,
Avec de vrais festins et bien peu de discours ;
Avec les gais propos d’une grenouille rose,
Puis d’un roseau pensant les étonnants discours.
Par mille petits riens son âme est divertie,
Dont la pure candeur n’est jamais pervertie;
Un temps de solitude, un temps pour l’amitié.
En visite parfois vient une noble Dame
Qui dit «Cet animal n’est point de bénitier,
De notre mécréance est rallumée la flamme».
Sixième vers
« et des trajets ien courts »
erratum d'erratum, « bien courts »