Poème 'Sur soi-même' de Robert DESNOS dans 'Les Portes battantes'

Sur soi-même

Robert DESNOS
Recueil : "Les Portes battantes"

Fer, anémone, drap.
Fer de lance perce l’anémone qui saigne sur le drap.
Fer teinté du sang des anémones, blancheur des draps.
Un fer au cœur, une anémone à la blessure, un drap pour linceul.
Fer, anémone, drap.
Et ce drap rougi d’un sang d’anémone flotte à la hampe du fer
Et le drap essuie le fer qui trancha l’anémone.
Jette l’anémone flétrie !
Restent le fer et le drap.
Jette le fer rouillé !
Reste le drap.
Reste le drap qui pourrira plus longtemps que le cadavre qu’il enveloppe.
Reste le drap qui ne laissera pas de squelette.
Jette le drap !
Reprends le fer !
Cueille l’anémone !
La chair autour du fer de ton squelette :
Ton corps,
Drapeau rouge replié.

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Commentaires

  1. Blancheur du cygne
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    Je suis un messager de gloire,
    Je suis le contraire d’un porc ;
    Je suis le Cygne au noble corps,
    Sans une seule tache noire.

    Merlin le dit en son grimoire,
    Je suis des oiseaux le plus fort ;
    Ma voix ressemble au son du cor,
    Mon pouvoir n’est pas illusoire.

    Prends garde à ne pas m’offenser,
    Car ce serait être insensé ;
    Réfrène ton âme démente.

    Noble est mon coeur, noble est mon sang ;
    Je suis au rang des plus puissants,
    Même, une reine est mon amante.

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