Sur ce qu’on avait lu a l’Académie des vers contre Homère et Virgile
Clio vint l’autre jour se plaindre au dieu des vers
Qu’en certain lieu de l’univers
On traitait d’auteurs froids, de poètes stériles,
Les Homères et les Virgiles.
Cela ne saurait être ; on s’est moqué de vous,
Reprit Apollon en courroux :
Où peut-on avoir dit une telle infamie ?
Est-ce chez les Hurons, chez les Topinambous ? —
C’est à Paris. — C’est donc dans l’hôpital des fous ? —
Non ; c’est au Louvre, en pleine Académie.J’ai traité de Topinambous
Tous ces beaux censeurs, je l’avoue,
Qui, de l’antiquité si follement jaloux,
Aiment tout ce qu’on haït, blâment tout ce qu’on loue ;
Et l’Académie, entre nous,
Souffrant chez soi de si grands fous,
Me semble un peu Topinamboue.Ne blâmez pas Perrault de condamner Homère,
Virgile, Aristote, Platon :
II a pour lui monsieur son frère,
G….N…. Lavau, Caligula, Néron,
Et le gros Charpentier, dit-on.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Nicolas BOILEAU
Nicolas Boileau, dit aussi Boileau-Despréaux, le « législateur du Parnasse » (né le 1er novembre 1636 à Paris et mort le 13 mars 1711 à Paris), est un poète, écrivain et critique français. Quinzième enfant de Gilles Boileau, greffier de la Grand’ Chambre du Parlement de Paris, Nicolas Boileau est, dès son plus jeune... [Lire la suite]
- Sur ce qu'on avait lu a l'Académie des vers...
- 12 - Épitre XII - À l'abbé Renaudot
- Sur l'Attila du même (de P. Corneille)
- 06 - Chant sixième
- Pradon et Bonnecorse
- Sur la manière de réciter du poète...
- À Perrault, sur les livres qu'il a faits...
- 04 - Chant quatrième
- 03 - Chant troisième
- 02 - Épitre II - À l'abbé des Roches
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire