Soupirs épars, sanglots en l’air perdus…
Soupirs épars, sanglots en l’air perdus,
Témoins piteux des douleurs de ma gêne,
Regrets tranchants avortés de ma peine,
Et vous, mes yeux, en mes larmes fondus,Désirs tremblants, mes pensers éperdus,
Plaisirs trompés d’une espérance vaine,
Tous les tressauts qu’à ma mort inhumaine
Mes sens lassés à la fin ont rendus,Cieux qui sonnez après moi mes complaintes,
Mille langueurs de mille morts éteintes,
Faites sentir à Diane le tortQu’elle me tient, de son heur ennemie,
Quand elle cherche en ma perte sa vie
Et que je trouve en sa beauté la mort !
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Ambibouc
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Notre ambibouc, que nous avions perdu
(Et de cela, nous sentions de la gêne),
De nos tracas ne s’est pas mis en peine ;
Dans le décor, il s’est vite fondu.
Que le berger en fût tout éperdu,
Pour l’animal,ce n’est qu’une idée vaine,
Car ces bestiaux ont une âme inhumaine,
Sans souvenir d’un service rendu.
Qui sait pourquoi j’écris cette complainte ?
En son esprit, mon image est éteinte,
Et je ne peux lui donner vraiment tort.
Nos destinées ne sont pas ennemies,
J’ai ma maison, il a sa libre vie,
Marchons ainsi, en attendant la mort.
Aérostat
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Je vogue en l’air, je suis un peu perdu,
Car au hasard les divers vents m’entraînent ;
Je n’aime pas qu’ainsi l’on me promène,
Je perds le Nord et j’en suis confondu.
Je n’ai jamais aimé l’inattendu,
Car, selon moi, c’est une chose vaine ;
Ça peut flatter les vanités humaines,
C’est juste fait pour les esprits tordus.
Nul ne m’entend, pourquoi cette complainte ?
Mais j’ai besoin de dévoiler mes craintes,
Je me lamente en attendant la mort.
Épargnez-moi, bourrasques ennemies,
Je suis bien faible et je n’ai qu’une vie ;
Pitié pour moi, soufflez un peu moins fort !
Autant
en emporte
le vent.