Sonnet féminin
Ta voix a la langueur des lyres lesbiennes,
L’anxiété des chants et des odes saphiques,
Et tu sais le secret d’accablantes musiques
Où pleure le soupir d’unions anciennes.Les Aèdes fervents et le Musiciennes
T’enseignèrent l’ampleur des strophes érotiques
Et la gravité des lapidaires distiques.
Jadis tu contemplas les nudités païennes.Tu sembles écouter l’écho des harmonies
Mortes ; bleus de ce bleu des clartés infinies,
Tes yeux ont le reflet du ciel de Mytilène.Les fleurs ont parfumé tes étranges mains creuses ;
De ton corps monte, ainsi qu’une légère haleine,
La blanche volupté des vierges amoureuses.
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Renée VIVIEN
Renée Vivien, née Pauline Mary Tarn le 11 juin 1877 à Londres et morte le 18 novembre 1909 à Paris, surnommée « Sapho 1900 », est une poétesse britannique de langue française du courant parnassien de la Belle Époque. Renée Vivien était la fille d’une mère américaine et d’un père britannique fortuné qui mourut en 1886,... [Lire la suite]
Je me suis entiche des poemes de renee vivien et ca va duret ...
Tour des nonnes
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Trois recluses y sont, d’ailleurs point trop vilaines,
Composant des sonnets ou des hymnes orphiques ;
Elles n’imitent pas les auteurs prolifiques
Qui pondent chaque jour de lourdes cantilènes.
Elles nous ont narré la vie de Sainte Hélène
Et du fier Constantin, monarque magnifique ;
Aussi de Lucifer les projets maléfiques,
Et même les exploits galants du dieu Silène.
Ces trois aimables soeurs vivent en harmonie,
De leurs voix ne survient nulle cacophonie ;
Aucune de ce lieu ne se dit souveraine.
Je les entends prier dans l’aube vaporeuse,
Ce sont de beaux versets que les anges reprennent ;
Du fils du charpentier je les crois amoureuses.