Sonnet de Sainte Thérèse à Jésus crucifié
Ce qui m’excite à t’aimer, ô mon Dieu,
Ce n’est pas l’heureux ciel que mon espoir devance,
Ce qui m’excite à t’épargner l’offense,
Ce n’est pas l’enfer sombre et l’horreur de son feu !C’est toi, mon Dieu, toi par ton libre vœu
Cloué sur cette croix où t’atteint l’insolence ;
C’est ton saint corps sous l’épine et la lance,
Où tous les aiguillons de la mort sont en jeu.Voilà ce qui m’éprend, et d’amour si suprême,
Ô mon Dieu, que, sans ciel même, je t’aimerais ;
Que, même sans enfer, encor je te craindrais !Tu n’as rien à donner, mon Dieu, pour que je t’aime ;
Car, si profond que soit mon espoir, en l’ôtant,
Mon amour irait seul, et t’aimerait autant !
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Charles-Augustin SAINTE-BEUVE
Charles-Augustin Sainte-Beuve est un critique littéraire et écrivain français, né le 24 décembre 1804 à Boulogne-sur-Mer et mort le 13 octobre 1869 à Paris. Né à Moreuil le 6 novembre 1752, le père de l’auteur, Charles-François Sainte-Beuve, contrôleur principal des droits réunis et conseiller municipal à... [Lire la suite]
Il fit sa propre croix le fils du charpentier
Lui qui était fait pour citer les écritures
Parcourir les chemins guérir les créatures
Mais de son propre corps il n'a pas eu pitié
*
Il en eut pour longtemps sur ce sacré chantier
Le bois des oliviers est une essence dure
Il ne savait à qui adresser la facture
Au père et à l'esprit peut-être par moitiés
*
Construisant le moyen d'entrer dans le néant
Et aussi d'édifier même les mécréants
Par sa résignation et sa douceur parfaites
*
Pour faire de l'esclave un homme moins craintif
Pour réparer le tort du vieil Adam fautif
Il accepta la mort qu'annonçaient les prophètes
Homme de bonne volonté
----------------------
L'âme du fils du charpentier
Ne peut sauver le monde entier ;
Car quelques-uns sont réfractaires
Et puis c'est un trop long chantier.
Sainte Girafe
---------
Elle assista la Reine en ses derniers instants,
Afin qu’elle ne fût aux enfers consumée ;
Cette girafe anglaise était du Prince aimée,
Lui qui devint le Roi, de son deuil s’attristant.
Tant de beaux sentiments en ce grand coeur battant,
Tant de chastes amours en cette âme enflammée !
Sa foi ne fut jamais par le doute entamée,
En laquelle régnait un éternel printemps.
Son propos était clair, sa parole était belle,
Elle qui n’était point du nombre des rebelles ;
Son puissant corps savait endurer la douleur.
Le rire du bouffon ne l’a pas offensée,
Elle sait qu’il n’a point de mauvaises pensées ;
Il veut, par son humour, conjurer le malheur.