Sonnet d’Arvers
Le Sonnet imité de l’italien
appelé généralement « Sonnet d’Arvers »
ou « Un secret »Mon âme a son secret, ma vie a son mystère,
Un amour éternel en un moment conçu :
Le mal est sans espoir, aussi j’ai dû le taire,
Et celle qui l’a fait n’en a jamais rien su.Hélas ! j’aurai passé près d’elle inaperçu,
Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire.
Et j’aurai jusqu’au bout fait mon temps sur la terre,
N’osant rien demander et n’ayant rien reçu.Pour elle, quoique Dieu l’ait faite douce et tendre,
Elle ira son chemin, distraite et sans entendre
Ce murmure d’amour élevé sur ses pas.À l’austère devoir pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d’elle
« Quelle est donc cette femme ? » et ne comprendra pas.
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ATOS, gerarddebrennel, pablonaudet, anne556, JuCharline83, Sydow et abcdefgh12345678 ont ajouté ce poème parmi leurs favoris.
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Félix ARVERS
Alexis-Félix Arvers est un poète et dramaturge français né à Paris le 23 juillet 1806 et décédé dans la même ville le 7 novembre 1850, devant toute sa réputation à son « Sonnet », l’une des pièces poétiques les plus populaires de son siècle. Il était le fils d’un marchand de vins de la... [Lire la suite]
Fréchette :
http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/reponse-au-sonnet-d%E2%80%99arvers
Arvers et Fréchette
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Fréchette est marchand de mystère,
Ses modèles sont bien conçus :
Et (je ne vais point vous le taire)
Je pense l'avoir toujours su.
Loin de passer inaperçu,
Il brille comme un solitaire ;
Rares les citoyens sur terre
Qui mieux que lui seraient reçus !
S'il veut qu'avec lui l'on soit tendre,
Il lui suffit de faire entendre
La lyre accompagnant ses pas.
En devenant sa mie fidèle,
La muse veut qu'il ait tout d'elle,
Même ce qu'elle ne sait pas.
Livre obscur
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Un moine dans un livre a cru voir un mystère
Par un théologien perversement conçu ;
Et dans le réfectoire, où chacun doit se taire,
Il avale sa soupe en méditant dessus.
Énigmes, confusions, secrets inaperçus,
Voilà de quoi nourrir une âme réfractaire ;
Car cet agencement du ciel et de la terre
D’un esprit tortueux semble parfois issu.
Moine, invoque plutôt la Dame douce et tendre
Qui saura mettre en mots, pour te les faire entendre,
Les concepts nébuleux qui troublent ton repas.
Comme elle se souvient que tu lui fus fidèle,
Plaisants seront les dons que tu recevras d’elle ;
Quant au théologien, ne t’en angoisse pas.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2019/08/07/livre-obscur/
... et aussi
https://paysdepoesie.wordpress.com/2013/12/28/autre-reponse-aux-vers-darvers/
Si je ne me trompe
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L’amour, pour moi, c’est un mystère,
Qu’il soit heureux, qu’il soit déçu ;
Sur ce sujet je veux me taire,
Moi qui n’en ai jamais rien su.
D’où sont nos sentiments issus ?
D’une étrange et lointaine terre ?
D’un plan par Cupidon conçu ?
De la sagesse trinitaire ?
Mon esprit veut se montrer tendre,
Mais sans jamais bien s’y entendre ;
Mon coeur très souvent se trompa.
Que signifie « être fidèle » ?
L’âme, n’étant pas sûre d’elle,
S’interroge, et ne répond pas.
... Et Shakespeare ajoute :
« Sois fidèle à toi-même. »