Sonnet à mon ami R…
J’avais toujours rêvé le bonheur en ménage,
Comme un port où le cœur, trop longtemps agité,
Vient trouver, à la fin d’un long pèlerinage,
Un dernier jour de calme et de sérénité.Une femme modeste, à peu près de mon âge
Et deux petits enfants jouant à son côté ;
Un cercle peu nombreux d’amis du voisinage,
Et de joyeux propos dans les beaux soirs d’été.J’abandonnais l’amour à la jeunesse ardente
Je voulais une amie, une âme confidente,
Où cacher mes chagrins, qu’elle seule aurait lus ;Le ciel m’a donné plus que je n’osais prétendre ;
L’amitié, par le temps, a pris un nom plus tendre,
Et l’amour arriva qu’on ne l’attendait plus.
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Félix ARVERS
Alexis-Félix Arvers est un poète et dramaturge français né à Paris le 23 juillet 1806 et décédé dans la même ville le 7 novembre 1850, devant toute sa réputation à son « Sonnet », l’une des pièces poétiques les plus populaires de son siècle. Il était le fils d’un marchand de vins de la... [Lire la suite]
Ambibipède
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L’ambistruthionidé ne vit pas en ménage ;
De sentiments galants, il n’est pas agité.
Soi-même s’admirer, tel est son apanage,
Ça le fait avancer vers la sérénité.
Quand on lui dit qu’il faut prendre femme, à son âge,
Il ne fait que lancer des regards de côté ;
Ils ont tout essayé, les gens du voisinage,
Cet être reste seul, l’hiver comme l’été.
Son esprit n’est pas fou, sa chair n’est pas ardente,
La lune, quelquefois, lui sert de confidente,
Ce n’est pas un oiseau que l’on prend à la glu.
Ce sonnet le mentionne, et ne saurait prétendre
Être une exhortation pour qu’il se montre tendre ;
Or, pour s’en amuser, ce poème, il l’a lu.
Donjon de gueules
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Les maîtres du donjon ne font pas leur ménage,
Je ne vois pas non plus les servants s’agiter.
Le modeste baron qui tient cet apanage,
Contemple la poussière avec sérénité.
Il tient plutôt la forme, en dépit du grand âge,
Il trouve autour de lui la paix, de tous côtés ;
Ils s’en va boire avec les gens du voisinage,
Du vin bien rafraîchi, l’hiver comme l’été.
Même s’il a perdu son énergie ardente,
Il garde autour de lui deux ou trois confidentes,
Servantes au grand coeur qui jadis lui ont plu.
À dire leur beauté, je ne saurais prétendre
Je dirai simplement que je les trouve tendres ;
Et quant à ce poème, elles ne l’ont pas lu.
Brigitte,
Depuis qu’elle a trouvé son homme de ménage,
Qui sait parfaitement son plumeau agiter,
La veuve a délaissé tous ces pèlerinages
Où elle se rendait pour sa sérénité.
On peut être sage sans avoir beaucoup d’âge,
Dans ce domaine aussi l’employé est côté,
Bien que de ses vingt ans étant au voisinage,
Ce jeune est aussi mûr qu’une mûre en été.
L’ancienne est animée d’une passion ardente
Qui la met à l’écart ; même sa confidente,
Une proche voisine, elle ne la voit plus.
Le contraire toujours, elle est à le prétendre,
Mais à les voir, le soir, s’échanger des mots tendres,
Qu’ils sont fous amoureux, chaque passant l’a lu.
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https://misquette.wordpress.com/2018/02/07/brigitte/
La plante et l’hexapode
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La fleur, avec l’insecte, elle fait bon ménage,
Je les vois dans le vent tous les deux s’agiter ;
La friche verdoyante est leur bel apanage,
Havre d’indépendance et de sérénité.
Leur solidarité date des premiers âges,
Le trèfle a toujours vu l’abeille à son côté ;
Des arbres non taillés ornent le voisinage,
Ce lumineux printemps se prend pour un été.
L’été sera peut-être une fournaise ardente ;
L’insecte dormira près de sa confidente,
Ainsi qu’en sa cellule un ermite reclus.
La nature est sévère et n’est pas toujours tendre,
Quand même, elle nous parle, et nous devons l’entendre ;
Je m’inquiète pour ceux qui ne l’écoutent plus.
Vaste écosystçme
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Un homme,un insecte
Deux amoureux de la fleur
Qui les aime aussi.
Entomologie pour débutants
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L’insecte ne détient qu’un modeste apanage,
Il n’a de ses parents presque rien hérité ;
Mais lui, joyeusement, se livre aux badinages,
Il trouve sa fortune en sa précarité.
Tu ne le verras point s’astreindre au jardinage,
Mais il connaît les fleurs, il sait en profiter ;
Sur elles se posant, ou dans leur voisinage,
Il en tire sa force et sa sérénité.
Il a pu constater que la rose est prudente,
On ne la compte point dans les rangs des perdantes ;
Aux poètes jadis elle sait qu’elle a plu.
D’avoir sa préférence, il n’ose le prétendre
Car elle n’a rien fait pour le lui faire entendre ;
Il est trop vieux, l’amour ne l’intéresse plus.