Poème 'Sonnet à Madame M. N.' de Alfred de MUSSET dans 'Poésies nouvelles'

Sonnet à Madame M. N.

Alfred de MUSSET
Recueil : "Poésies nouvelles"

 » Je vous ai vue enfant, maintenant que j’y pense,
Fraîche comme une rose et le coeur dans les yeux.
- Je vous ai vu bambin, boudeur et paresseux ;
Vous aimiez lord Byron, les grands vers et la danse.  »

Ainsi nous revenaient les jours de notre enfance,
Et nous parlions déjà le langage des vieux ;
Ce jeune souvenir riait entre nous deux,
Léger comme un écho, gai comme l’espérance.

Le lâche craint le temps parce qu’il fait mourir ;
Il croit son mur gâté lorsqu’une fleur y pousse.
Ô voyageur ami, père du souvenir !

C’est ta main consolante, et si sage et si douce,
Qui consacre à jamais un pas fait sur la mousse,
Le hochet d’un enfant, un regard, un soupir.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Piaf-Danseur
    ----------

    Nul ne peut deviner ce que cet oiseau pense,
    N’essayons même pas de lire dans ses yeux ;
    Il boit en la taverne, il aime bien ce lieu,
    Et, dit un chroniqueur, quand il est seul, il danse.

    Son coeur n’a point perdu les plaisirs de l’enfance
    Ni de l’adolescence, il est pourtant très vieux ;
    Pour les jours qu’il lui reste, à la grâce de Dieu,
    Il se contente d’être un vieillard sans défense.

    Le mal peut l’accabler, la mort peut survenir,
    Son âme en aucun cas ce destin ne repousse ;
    Il plonge dans un livre ou dans un souvenir.

    Jusqu’ici l’existence envers lui fut bien douce,
    Qui ne lui donna point de trop fortes secousses ;
    Il danse maintenant, qu’importe l’avenir ?

  2. Bouddha qui danse
    ----------

    Le Bouddha rarement révèle ce qu’il pense,
    Mais nous le devinons quand nous fermons les yeux ;
    Au coucher du soleil, quand rougissent les cieux,
    Nous ne pouvons le voir, mais nous savons qu’il danse.

    Le vrai prince charmant qu’il fut dans son enfance
    Chante toujours en lui, maintenant qu’il est vieux ;
    Sans craindre les regards des hommes ni des dieux,
    Il prend quelques plaisirs, respectant les défenses.

    Il comprend que du Vide on ne peut revenir,
    Mais pour son noble coeur l’impermanence est douce ;
    Car un vivant n’est rien qu’un mort en devenir.

    C’est un joyeux danseur qui à danser nous pousse
    Et à suivre en ce monde un parcours sans secousses ;
    Savourant le présent, le passé, l’avenir.

  3. L'enfant prodigue

    Pour la garder, en vain il a fait moult dépenses,
    Lui reste seulement, pour pleurer, ses deux yeux,
    Cela fait dix-huit mois, que son toit, c’est les cieux,
    (S’il boit et qu’ils sont clairs, la petite ourse y danse).

    Aujourd’hui il rejoint sa demeure d’enfance,
    Dans l’espoir d’un pardon de la part de son vieux,
    Pour être demeuré lointain et silencieux
    Depuis presque dix ans qu’il a quitté la France.

    Il n’a pas prévenu qu’il allait revenir,
    Pas plus qu’il est ruiné et qu’est partie en douce,
    Celle qui aurait dut, sa femme, devenir.

    Le vagabond en pleurs, la porte d’entrée pousse,
    Quand son père le voit, son cœur a des secousses
    D’émotion, puis de battre, en vient à s’abstenir.

    misquette.wordpress.com

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS