Poème 'Sonnet' de François COPPÉE dans 'Le Cahier rouge'

Sonnet

François COPPÉE
Recueil : "Le Cahier rouge"

Écrit sur un Ronsard.

A Tolède, c’était une ancienne coutume
Qu’avant de prendre enfin le titre d’ouvrier,
Pendant toute une nuit, chaque élève armurier
Veillât près du fourneau qui rougeoie et qui fume.

Il façonnait alors un chef-d’œuvre d’acier
Souple comme un marteau, léger comme une plume,
Et gravait sur l’estoc encor chaud de l’enclume
Le nom du maître afin de le remercier :

Ainsi pour toi, Ronsard, ma nuit s’est occupée.
J’ai tenté, moi, ton humble et fidèle apprenti,
Ton fier sonnet, flexible et fort comme une épée.

Sous mon marteau sonore a longtemps retenti
Le bon métal qui sort vermeil de l’âtre en flamme ;
Et j’ai gravé ton nom glorieux sur la lame.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. "Un autre catalogue"

    Prévert pour sa candeur et son sens de l'humour,
    Orléans pour sa soif auprès de la fontaine,
    Bruant pour ses marlous et ses filles qui traînent,
    Baudelaire pour l'art de rendre amer l'amour.

    Rostand, car son esprit jamais ne fut trop lourd,
    Césaire au nom des droits de l'homme noir en peine,
    Apollinaire ayant lyre la plus humaine,
    Et Saint-Amant qui au cri du devoir est sourd.

    Rimbaud, car il voulut vraiment changer la vie,
    Germain Nouveau chantant au gré de ses envies,
    Eluard, bel amant de Dame Liberté.

    Aragon, triomphal porteur de résistance,
    Villon le vagabond, chantre des inconstances,
    Et Ronsard le plus pur, des muses la fierté.

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS