Solitude
Je sais une chapelle horrible et diffamée,
Dans laquelle autrefois un prêtre s’est pendu.
Depuis ce sacrilège effroyable on a dû
La tenir pour toujours aux fidèles fermée.Plus de croix sur l’autel, plus de cierge assidu,
Plus d’encensoir perdant son âme parfumée.
Sous les arceaux déserts une funèbre armée
De feuilles mortes court en essaim éperdu.Ma conscience est cette église de scandales ;
Mes remords affolés bondissent sur les dalles ;
Le doute, qui faisait mon orgueil, me punit.Obstiné sans grandeur, je reste morne et sombre,
Et ne puis même pas mettre mon âme à l’ombre
Du grand geste de Christ qui plane et qui bénit.
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François COPPÉE
François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français. Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète du souvenir d’une première rencontre... [Lire la suite]
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Oratoire
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Dupanloup, délaissant les maisons mal famées,
Se trouve un ermitage en un recoin perdu
Et, cessant d'être auprès des dames assidu,
Déclare pour toujours sa braguette fermée.
Plus de nuits au bordel, plus de corps étendus,
Plus de gémissements de femmes parfumées :
Par son ange gardien sa conscience est armée,
Il devint chaste, au point qu'il s'en trouve éperdu.
Félix poursuit l'effort sous cette voûte sombre,
Et sa vertu grandit et se durcit dans l'ombre,
Que l'ange tous les jours encourage et bénit.
Mais quelque temps plus tard, se produit un scandale :
Le brave ange gardien endure, sur les dalles,
L'assaut contre lequel il est fort démuni.
Excusez moi mais j'aimerais savoir de quel solitude il parle, "le reliquaire"