Si tu m’en crois, Baïf, tu changeras Parnasse
Si tu m’en crois, Baïf, tu changeras Parnasse
Au palais de Paris, Hélicon au parquet,
Ton laurier en un sac, et ta lyre au caquet
De ceux qui, pour serrer, la main n’ont jamais lasse.C’est à ce métier-là que les biens on amasse,
Non à celui des vers, où moins y a d’acquêt
Qu’au métier d’un bouffon ou celui d’un naquet.
Fi du plaisir, Baïf, qui sans profit se passe.Laissons donc, je te prie, ces babillardes soeurs,
Ce causeur Apollon, et ces vaines douceurs,
Qui pour tout leur trésor n’ont que des lauriers verts.Aux choses de profit, ou celles qui font rire,
Les grands ont aujourd’hui les oreilles de cire,
Mais ils les ont de fer pour écouter les vers.
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Joachim DU BELLAY
Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]
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- C'était ores, c'était qu'à moi je devais... (6)
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- Ô beaux cheveux d'argent mignonnement retors (5)
Monstre amusant
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À l"école, j’étais le bouffon de ma classe,
À de graves sujets mon rire s’attaquait ;
Notre maître indulgent parfois me répliquait
Sachez qu’il s’en fallait pour que je l’égalasse.
Puis je fis un métier, dans une bonne place,
À mes obligations sagement je vaquais ;
Mais j’étais amuseur, je n’étais point laquais,
Mon équipe, d’ailleurs, n’en était jamais lasse.
Je ne me pris jamais pour un docte penseur,
Ni ne me crus subtil, comme sont les danseurs,
J’accomplissais plutôt la tâche d’un trouvère.
Tel fut mon jeune temps, tels sont mes souvenirs,
J’y repense le soir avant de m’endormir ;
Mon destin de vieillard n’est pas non plus sévère.