Si seulement l’image de la chose
Si seulement l’image de la chose
Fait à noz yeux la chose concevoir,
Et si mon oeil n’a puissance de voir,
Si quelqu’idole au devant ne s’oppose :Que ne m’a fait celuy qui tout compose,
Les yeux plus grands, afin de mieux pouvoir
En leur grandeur, la grandeur recevoir
Du simulachre où ma vie est enclose ?Certes le ciel trop ingrat de son bien,
Qui seul la fit, et qui seul vit combien
De sa beauté divine estoit l’Idée,Comme jaloux d’un bien si precieux,
Silla le monde, et m’aveugla les yeux,
Pour de luy seul seule estre regardée.
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Pierre de RONSARD
Pierre de Ronsard (né en septembre 1524 au manoir de la Possonnière, près du village de Couture-sur-Loir en Vendômois et mort le 28 décembre 1585 au Prieuré de Saint-Cosme en Touraine), est un des poètes français les plus importants du XVIe siècle. « Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard, adepte de... [Lire la suite]
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Enfant d’aigle et de vestale
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Au temple sont quarante fleurs écloses,
Plus beau décor ne se peut concevoir ;
Un bel aiglon, tout ravi de les voir,
Au point du jour auprès d’elles se pose.
Pétale et plume un tel tableau composent
Que d’en parler n’est pas en mon pouvoir ;
Et resplendit le temple, à recevoir
Cette grandeur en ses parois enclose.
L’aigle est le fils, autant qu’il me souvient,
D’une vestale et d’un être aérien ;
Les desservants en ont fait leur idole.
Ah, combien fier, ce jeune et nouveau dieu,
Posant sur nous le rayon de ses yeux,
Au grand jamais ne prenant la parole !