Serment
Ô poëte trop prompt à te laisser charmer,
Si cette douce enfant devait t’être ravie
Et si ce cœur en qui tout le tien se confie
Ne pouvait pas pour toi frémir & s’animer ?N’importe ! ses yeux seuls ont su faire germer
Dans mon âme si lasse & de tout assouvie
L’amour qui rajeunit, console & purifie,
Et je devrais encor la bénir & l’aimer.Heureux ou malheureux, je lui serai fidèle ;
J’aimerai ma douleur, puisqu’elle viendra d’elle
Qui chassa de mon sein la honte & le remord.Vierge dont les regards me tiennent sous leurs charmes,
Si tu me fais pleurer, je bénirai mes larmes,
Si tu me fais mourir, je bénirai la mort !
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
François COPPÉE
François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français. Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète du souvenir d’une première rencontre... [Lire la suite]
- Récits épiques - La Réponse de la Terre
- À Brizeux
- Sept ballades de bonne foi - Ballade du...
- Récits épiques - Blasphème et Prière
- Chant de Guerre Ciracassien
- Préface d'un livre patriotique
- À l'Empereur Frédéric III
- Jeunes filles - Souvenir du Danemark
- Sérénade au milieu d'une fête
- Récits épiques - Mort du général...
Bénédiction conjuratoire
---------
Trop séduisant démon, cesse de nous charmer ;
Que par d’autres attraits soit notre âme ravie,
Que de Sainte Écriture elle soit assouvie,
Car nous savons par quoi ton coeur est animé.
Qu’en un sol assaini le grain puisse germer,
Que de tous les poisons ce sol se purifie ;
Si la récolte est bonne, alors je la confie
Au Fils du Charpentier, que j’ai toujours aimé.
Démon, n’insiste point pour tenter les fidèles ;
Nous ne pourrons jamais te prendre pour modèle,
Toi qui peux menacer les esprits et les corps.
Libère les humains que tu tiens sous tes charmes,
Cesse de les hanter ou de boire leurs larmes ;
Que chacun soit en paix à l’heure de sa mort.