Sept ballades de bonne foi – Ballade en l’honneur des blés
Quel ciel pur ! Je ferme mon livre.
Allons voir les blés, ma Suzon !
La forte chaleur nous enivre.
Baise-moi ; car, dans ce buisson,
Tous les nids nous font la leçon.
Dans ce champ dont l’épi nous frôle,
Aimons-nous loin de tout soupçon.
Les blés sont à hauteur d’épaule.
Les beaux blés ! L’œil se plaît à suivre
Leur onduleux et vert frisson.Ils deviendront couleur de cuivre,
Grâce au soleil, ce bon garçon.
Juin resplendit. L’aigre chanson
Des fauvettes d’eau sous le saule
Se mêle au trille du pinson.
Les blés sont à hauteur d’épaule.
Les pauvres auront de quoi vivre.
Quelle récolte à l’horizon !
C’est le pain à trois sous la livre !
Et, lors de la dure saison,Pas de famine à la maison.
Quels épis ! L’oiselet y piaule ;
Le bleuet y pousse à foison.
Les blés sont à hauteur d’épaule.ENVOI
Voici bienfaits de ta façon,
Cher vieux pays, fertile Gaule !
Tenons-nous prêts pour la moisson.
Les blés sont à hauteur d’épaule.
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François COPPÉE
François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français. Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète du souvenir d’une première rencontre... [Lire la suite]
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Quatre têtes couronnées
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Sous quatre rois, la récolte fut belle,
Merci à vous, monarques vertueux.
L’exécutif n’est pas défectueux :
Nos députés nous sont vraiment fidèles.
L’habileté, pour vous, est naturelle,
C’est un talent que vous donnent les cieux,
Sincèrement, je ne ferais pas mieux ;
Admirons donc ces souverains modèles,
En premier lieu, pour leur honnêteté,
Puis pour leur sens de la fraternité ;
Ces quatre-là se gardent d’infamie.
Ce grand royaume, on ne peut l’ébranler,
Des citoyens les reines sont amies,
Que bonnes fées nous pouvons appeler.