Poème 'Sans méprise' de Victor SEGALEN dans 'Stèles (face au Nord)'

Sans méprise

Victor SEGALEN
Recueil : "Stèles (face au Nord)"

Comme le geste au carrefour accusant la bonne route, préserve des faux pas et des heurts, — que ceci, non équivoque, fixe amicalement l’Orient pur.

Empressés autour d’elle, si mes pas ont si vite accompagné ses pas, — Échangés avec elle, si mes yeux ont trop souvent cherché le scintillant ou l’ombre de ses yeux,

Si ma main touchant sa main, si tout en moi rapproché d’elle a parfois composé la forme du désir implorant,

Ce n’est point, — hélas, et vraiment, — pour l’amour injurieux et vain de moi vers elle, mais par respect, par grâce, par amour

De l’amour qui est en elle vers un autre, — lui.

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Commentaires

  1. Miroir traversable
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    Le druide en son jardin possède une caverne
    Dont l'entrée semble close au moyen d'un miroir ;
    Mais ce n'est pas si simple. On peut, certes, s'y voir,
    Mais aussi le franchir. Alors, il devient terne

    Comme ternes parfois se font les yeux des muses.
    L'outre-miroir n'a point de commodes chemins,
    Il faut longer un mur, le frôlant d'une main ;
    Et parfois contourner un obstacle, avec ruse.

    Tu ne sais si, pour toi, ce serait chose sage
    De faire quelques pas de cet autre côté ;
    Peut-être que ce lieu possède sa beauté,
    Ou bien alors... Pour rien, pour la joie du passage ?

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