Salut
Rien, cette écume, vierge vers
A ne désigner que la coupe ;
Telle loin se noie une troupe
De sirènes mainte à l’envers.Nous naviguons, ô mes divers
Amis, moi déjà sur la poupe
Vous l’avant fastueux qui coupe
Le flot de foudres et d’hivers ;Une ivresse belle m’engage
Sans craindre même son tangage
De porter debout ce salutSolitude, récif, étoile
A n’importe ce qui valut
Le blanc souci de notre toile.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Stéphane MALLARME
Étienne Mallarmé, dit Stéphane Mallarmé, né à Paris le 18 mars 1842 et mort à Valvins (commune de Vulaines-sur-Seine, Seine-et-Marne) le 9 septembre 1898, est un poète français. Auteur d’une œuvre poétique ambitieuse et difficile, Stéphane Mallarmé a été l’initiateur, dans la seconde moitié du XIXe siècle,... [Lire la suite]
Bonjour, de quand date ce poème ? . Merci de bien vouloir répondre
"Écrit à Paris en janvier 1893 sous le titre 'Toast', ce sonnet fut publié en tête du numéro du 15 février 1893 de 'La Plume'. Il fut ensuite placé par le poète, sous son titre nouveau, en exergue au recueil complet de ses 'Poésies' qu'il préparait, quand la mort vint brutalement l'interrompre. Recueil que l'éditeur Deman fit paraître en 1899."
D'après le site unice.fr.
Mallarmé, magicien du vers,
Tant pour la rime que la coupe ;
Tes admirateurs, une troupe
D'un peu partout dans l'univers.
Tu chantes des sujets divers,
La nef à l'imposante poupe
Et l'horizon qui se découpe,
Les noirs corbeaux dans les hivers ;
Quiconque à te lire s'engage
Se trouve pris dans le tangage
Et le roulis ; point de salut.
Mais remercie ta bonne étoile :
Ton écriture te valut
De figurer sur cette Toile.
Araignée de Mallarmé
------------
Dans son exosquelette vert,
Elle boit à d’étranges coupes ;
Des insectes la vive troupe,
Tels sont ses aliments divers.
Qui trouverait cela pervers ?
D’autres vont manger de la soupe
Ou l’entrecôte qu’ils découpent,
Ainsi les nourrit l’univers.
Chaque animal a son langage,
Chacun dans son chemin s’engage
Vers sa perte ou vers son salut.
Belle araignée, sous les étoiles,
Ce bref éloge tu as lu,
Ton rire fait frémir ta toile.