Salomé
Pour que sourie encore une fois Jean-Baptiste
Sire je danserais mieux que les séraphins
Ma mère dites-moi pourquoi vous êtes triste
En robe de comtesse à côté du DauphinMon coeur battait battait très fort à sa parole
Quand je dansais dans le fenouil en écoutant
Et je brodais des lys sur une banderole
Destinée à flotter au bout de son bâtonEt pour qui voulez-vous qu’à présent je la brode
Son bâton refleurit sur les bors du Jourdain
Et tous les lys quand vos soldats ô roi Hérode
L’emmenèrent se sont flétris dans mon jardinVenez tous avec moi là-bas sous les quinconces
Ne pleure pas ô joli fou du roi
Prends cette tête au lieu de ta marotte et danse
N’y touchez pas son front ma mère est déjà froidSire marchez devant trabants marchez derrière
Nous creuserons un trou et l’y enterrerons
Nous planterons des fleurs et danserons en rond
Jusqu’à l’heure où j’aurai perdu ma jarretière
Le roi sa tabatière
L’infante son rosaire
Le curé son bréviaire
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Guillaume APOLLINAIRE
Guillaume Apollinaire, de son vrai nom Wilhelm Albert Włodzimierz Apolinary de Wąż-Kostrowicki, est un écrivain français (né polonais, sujet de l’Empire russe), né le 26 août 1880 à Rome et mort le 9 novembre 1918 à Paris. C’est l’un des plus grands poètes français du début du XXe siècle, auteur notamment... [Lire la suite]
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Dans l'édition NRF de 1966 , dans le 1er vers du 2ème quatrain, le verbe battait n'est pas répété...Evidemment, on obtient alors un décasyllabe au lieu d'un alexandrin.Où est l'erreur?
Acceptant le plateau, Salomé, stupéfaite,
Dans les yeux du défunt plonge ses tristes yeux,
N'ayant jamais pensé qu'on prendrait au sérieux
La demande insensée qu'au monarque elle a faite.
D'une voix repentante, elle parle au prophète
Et tâche de lui dire un mot affectueux,
Sans employer, pourtant, d'accents voluptueux ;
Autour d'elle on entend les échos de la fête.
Entonnez un cantique, a demandé le roi,
Et puisque le prophète a péri sans effroi,
Prenez soin de son âme, auguste Providence.
Les traits du vagabond qui allait baptisant
Sont gravés, pour toujours, au marbre d'un gisant
Qui du vieux souverain orne la résidence.