Sainte
A la fenêtre recélant
Le santal vieux qui se dédore
De sa viole étincelant
Jadis avec flûte ou mandore,Est la Sainte pâle, étalant
Le livre vieux qui se déplie
Du Magnificat ruisselant
Jadis selon vêpre et complie :A ce vitrage d’ostensoir
Que frôle une harpe par l’Ange
Formée avec son vol du soir
Pour la délicate phalangeDu doigt, que, sans le vieux santal
Ni le vieux livre, elle balance
Sur le plumage instrumental,
Musicienne du silence.
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Stéphane MALLARME
Étienne Mallarmé, dit Stéphane Mallarmé, né à Paris le 18 mars 1842 et mort à Valvins (commune de Vulaines-sur-Seine, Seine-et-Marne) le 9 septembre 1898, est un poète français. Auteur d’une œuvre poétique ambitieuse et difficile, Stéphane Mallarmé a été l’initiateur, dans la seconde moitié du XIXe siècle,... [Lire la suite]
Sainte Justine
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Dans la terre d’Ombrie, qui en saintes abonde,
Justine est la plus sage, et la plus droite, aussi ;
Frère François disait, en la voyant ainsi,
Qu’il suivrait volontiers cette âme vagabonde.
Noé, qui méditait en sa nef, sur les ondes,
L’apercevait parfois,dans un rêve indécis ;
Car le Vieux Testament nous en fit le récit,
Ce beau livre narrant les débuts de ce monde.
François, sur les chemins avec elle marchant,
N’a jamais regretté de n’être pas marchand
Comme l’y disposait sa lignée paternelle.
Il fut reconnaissant d’avoir été donné
Pour maître à cette dame au coeur bien ordonné
Qui mettait du bonheur dans son âme éternelle.
Sainte Florence
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Dieu se souvient de toi, Florence au teint de rose,
Toi qui si fréquemment as surmonté le mal ;
Il peut voir que ton âme est une fleur éclose
Malgré le ciel obscur et le froid hivernal.
Tu connais l’Écriture et les savantes gloses,
Celles que mit en oeuvre un esprit monacal ;
Tu connais l’Adversaire et ses métamorphoses
Et les moindres recoins du domaine infernal.
Tu n’as jamais commis le péché de luxure,
Ni laissé triompher le diable tentateur ;
Nous reconnaissons là ta vaillante nature.
Lorsque redescendra le Fils consolateur,
Il t’accompagnera, sans te laisser seulette,
Vers un jardin magique où les anges volettent.
Saint Papegault
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Je suis un bel oiseau parlant,
Plusieurs saintes femmes m’adorent ;
Grâce à mon verbe étincelant
Je surpasse Saint Isidore.
Je suis un fabuleux galant
Qui de grands discours élabore ;
Je suis un séducteur volant
Qui son joli plumage arbore.
Je brille comme un ostensoir
Qu’au peuple montrerait un ange ;
Je suis le frais soleil du soir.
Je dors avec Sainte Chantal
Pour qui cela n’a rien d’étrange ;
Je me montre sentimental.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2024/04/19/saint-papegault/