Sainte Casilda
À Burgos, dans un coin de l’église déserte,
Un tableau me surprit par son effet puissant :
Un ange, pâle et fier, d’un ciel fauve descend,
À sainte Casilda portant la palme verte.Pour l’œuvre des bourreaux la vierge découverte
Montre sur sa poitrine, albâtre éblouissant,
À la place des seins, deux ronds couleur de sang,
Distillant un rubis par chaque veine ouverte.Et les seins déjà morts, beaux lis coupés en fleurs,
Blancs comme les morceaux d’une Vénus de marbre,
Dans un bassin d’argent gisent au pied d’un arbre.Mais la sainte en extase, oubliant sa douleur,
Comme aux bras d’un amant de volupté se pâme,
Car aux lèvres du Christ elle suspend son âme !Burgos.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Théophile GAUTIER
Pierre Jules Théophile Gautier est un poète, romancier, peintre et critique d’art français, né à Tarbes le 30 août 1811 et mort à Neuilly-sur-Seine le 23 octobre 1872 à 61 ans. Né à Tarbes le 30 août 1811, le tout jeune Théophile garde longtemps « le souvenir des montagnes bleues ». Il a trois ans lorsque sa famille... [Lire la suite]
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire