Poème 'Saint Sébastien' de Charles CROS dans 'Le collier de griffes'

Saint Sébastien

Charles CROS
Recueil : "Le collier de griffes"

Je suis inutile et je suis nuisible ;
Ma peau a les tons qu’il faut pour la cible.
Valets au pouvoir public attachés,
Tirez, tirez donc, honnêtes archers !

La première flèche a blessé mon ventre,
La seconde avec férocité m’entre
Dans la gorge, aussi mon sang précieux
Jaillit, rouge clair, au regard des cieux.

Je meurs et là-haut sont dans les platanes
Des oiseaux charmeurs. En bas de bons ânes
Mêlés à des ours, brutes qu’il ne faut
Jamais occuper des choses d’en haut

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Commentaires

  1. Archerie
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    La sirène-amazone a dressé quatre cibles ;
    Ce sont quatre guerriers autrefois invincibles
    Que sa cruelle main s'amuse à transpercer,
    Eux qu'elle avait d'amour et de chansons bercés.

    Les guerriers, sous les coups, sont devenus des chantres ;
    Leur voix éveille au loin les grottes et les antres,
    Ils pourraient émouvoir les monstres dans les cieux,
    La sirène, pourtant, chante encore un peu mieux.

    De cette relation, qui saura les arcanes ?
    La sirène sourit, amazone et sultane,
    Mais avec son sourire est aussi un soupir :
    Ah, dit-elle, quand donc un plus grand champ de tir ?

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