Poème 'Ruines du cœur' de François COPPÉE dans 'Arrière-saison'

Ruines du cœur

François COPPÉE
Recueil : "Arrière-saison"

Mon cœur était jadis comme un palais romain,
Tout construit de granits choisis, de marbres rares.
Bientôt les passions, comme un flot de barbares,
L’envahirent, la hache ou la torche à la main.

Ce fut une ruine alors. Nul bruit humain.
Vipères et hiboux. Terrains de fleurs avares.
Partout gisaient, brisés, porphyres et carrares ;
Et les ronces avaient effacé le chemin.

Je suis resté longtemps, seul, devant mon désastre.
Des midis sans soleil, des minuits sans un astre,
Passèrent, et j’ai, là, vécu d’horribles jours ;

Mais tu parus enfin, blanche dans la lumière,
Et, bravement, afin de loger nos amours,
Des débris du palais j’ai bâti ma chaumière.

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guillaumePrevel a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Planète invraisemblable
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    Les maîtres de ces lieux ont d’innombrables mains,
    C’est pour cueillir des fruits, mais les arbres sont rares ;
    De la récolte ils font divers alcools barbares,
    Ensuite, ils ont du mal à suivre leur chemin.

    Ces monstres, me dit-on, ne sont pas inhumains,
    Ils composent des vers, ils sont loin d’être avares ;
    De leurs petites nefs ils tiennent bon la barre,
    Ils ont enluminé cent mille parchemins.

    De l’immense univers ils dressent le cadastre,
    Sans oublier, surtout, leur planète et son astre ;
    Une de leurs années dure quarante jours.

    Ils voient mille couleurs au sein de la lumière ;
    Sinople, disent-ils, compte pour la première,
    La teinte du printemps, saison de leurs amours.

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