Ruines du cœur
Mon cœur était jadis comme un palais romain,
Tout construit de granits choisis, de marbres rares.
Bientôt les passions, comme un flot de barbares,
L’envahirent, la hache ou la torche à la main.Ce fut une ruine alors. Nul bruit humain.
Vipères et hiboux. Terrains de fleurs avares.
Partout gisaient, brisés, porphyres et carrares ;
Et les ronces avaient effacé le chemin.Je suis resté longtemps, seul, devant mon désastre.
Des midis sans soleil, des minuits sans un astre,
Passèrent, et j’ai, là, vécu d’horribles jours ;Mais tu parus enfin, blanche dans la lumière,
Et, bravement, afin de loger nos amours,
Des débris du palais j’ai bâti ma chaumière.
Poème préféré des membres
guillaumePrevel a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
François COPPÉE
François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français. Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète du souvenir d’une première rencontre... [Lire la suite]
- Récits épiques - La Réponse de la Terre
- À Brizeux
- Sept ballades de bonne foi - Ballade du...
- Récits épiques - Blasphème et Prière
- Chant de Guerre Ciracassien
- Préface d'un livre patriotique
- Jeunes filles - Souvenir du Danemark
- À l'Empereur Frédéric III
- Récits épiques - L'Hirondelle du Bouddha
- Sérénade au milieu d'une fête
Planète invraisemblable
----------
Les maîtres de ces lieux ont d’innombrables mains,
C’est pour cueillir des fruits, mais les arbres sont rares ;
De la récolte ils font divers alcools barbares,
Ensuite, ils ont du mal à suivre leur chemin.
Ces monstres, me dit-on, ne sont pas inhumains,
Ils composent des vers, ils sont loin d’être avares ;
De leurs petites nefs ils tiennent bon la barre,
Ils ont enluminé cent mille parchemins.
De l’immense univers ils dressent le cadastre,
Sans oublier, surtout, leur planète et son astre ;
Une de leurs années dure quarante jours.
Ils voient mille couleurs au sein de la lumière ;
Sinople, disent-ils, compte pour la première,
La teinte du printemps, saison de leurs amours.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2021/03/31/planete-invraisemblable/