Rien; l’univers n’est rien. Nulle énigme pour l’homme
Rien; l’univers n’est rien. Nulle énigme pour l’homme
Dont l’esprit et les sens ont perçu le néant.
— La turbulente vie hasardeuse, et le somme
À jamais, dans le sol maussade et dévorant !Rien ! Partout l’éphémère et partout le risible,
Partout l’insulte au cœur, partout la surdité
Du Destin, qui choisit pour délicate cible
La noblesse de l’homme et sa sécurité.— Et parmi cette affreuse et poignardante injure,
Seulement toi, visage au masque de velours,
Divinité maligne, enivrante, âpre et pure,
Consolateur cruel, doux et terrible Amour !
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Anna de NOAILLES
La comtesse Anna-Élisabeth de Noailles, née princesse Bibesco Bassaraba de Brancovan, est une poétesse et romancière française, d’origine roumaine, née à Paris le 15 novembre 1876 et morte à Paris le 30 avril 1933. Née à Paris, descendante des familles de boyards Bibescu et Craioveşti de Roumanie, elle est la fille du... [Lire la suite]
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- Tu as ta force, j'ai ma ruse (3)
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- Le Jardin et la Maison (2)
- Le Cœur (2)
- Le Temps de vivre (2)
- J'ai travesti, pour te complaire (2)
- Que crains-tu ? L'excès ? l'abondance (2)
- Pourquoi ce besoin fort et triste (2)
- On est bon si l'on est tranquille (2)
L'univers décrit par nos saintes écritures
Est, semble-t-il, régi par un noble gardien ;
Un peu comme un dragon qui veille sur des biens,
A lui-même s'étant donné l'investiture.
*
Mais, chacun le constate, observant la nature :
Dans le sous-sol ne sont ni dragons, ni sauriens.
Or, d'autres vont répondre « Attends, ne changeons rien,
Car, de Dieu, le cosmos porte la signature. »
*
A trancher entre nous, ce n'est pas mince affaire,
Qui peut-être n'est pas traitable en notre sphère ;
Disons pour commencer que nul des deux n'a tort.
*
En faveur du déiste a plaidé l'étincelle
De la vie, fulgurante, inimitable et belle.
En faveur de l'athée, la noirceur de la mort.