Regilla
Passant, ce marbre couvre Annia Regilla
Du sang de Ganymède et d’Aphrodite née.
Le noble Hérode aima cette fille d’Énée.
Heureuse, jeune et belle, elle est morte. Plains-la.Car l’Ombre dont le corps délicieux gît là,
Chez le prince infernal de l’Île Fortunée
Compte les jours, les mois et la si longue année
Depuis que loin des siens la Parque l’exila.Hanté du souvenir de sa forme charmante,
L’Époux désespéré se lamente et tourmente
La pourpre sans sommeil du lit d’ivoire et d’or.Il tarde. Il ne vient pas. Et l’âme de l’Amante,
Anxieuse, espérant qu’il vienne, vole encor
Autour du sceptre noir que lève Rhadamanthe.
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José-Maria de HEREDIA
José-Maria de Heredia (né José María de Heredia Girard 1842-1905) est un homme de lettres d’origine cubaine, naturalisé français en 1893. En tant que poète, c’est un des maîtres du mouvement parnassien, véritable joaillier du vers. Son œuvre poétique est constituée d’un unique recueil, « Les... [Lire la suite]
Nouvelle exoplanète
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Astre de marbre et d'or qu'un calcul dévoila,
Quelle vie sur ton sol est-elle déjà née ?
Et combien dure un jour ? combien dure une année ?
Voyez l’exopanète, amis, admirez-la.
Quelle faune fossile, enfants, gît-elle là ?
Vit-on, dans un jardin, une Eve infortunée ?
Les villages ont-ils des maisons surannées ?
Trouve-t-on un Hugo qui en mer s’exila ?
J’irai te visiter, ô planète charmante,
Je saurai si ton ciel est chargé de tourmentes,
Si l’automne naissant change la feuille en or.
Je verrai si tes rois choisissent des amantes,
Si ton peuple connaît des histoires démentes,
Si ton vin est servi, pas plus haut que le bord !