08 – Qui taillera cette vigne…
Qui taillera cette vigne
Au pâle soleil d’hiver?
- Là-haut, passeront des cygnes;
Là-bas, les blés seront vertsS’il te regarde d’ici,
Il te verra frileuse et fine;
Mais il aura d’autres soucis
Que ta fine beauté divine;Et nul autre, d’heures en heures,
Jour par jour, et saison par saison
- Que tu souries ou pleures
Au long de tes horizonsNul autre, attentif et grave,
Souriant et triste à la fois,
Ne suivra le geste suave
De ta lèvre qui chante à mi-voix.
1899
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Francis VIELÉ-GRIFFIN
Francis Vielé-Griffin, né aux États-Unis à Norfolk (Virginie) le 26 avril 1864 et mort le 11 décembre 1937, est un poète symboliste français. Fils du général Viélé , il conserva sa nationalité américaine. Installé en Touraine il termina sa vie dans le Périgord où ses filles s’étaient mariées. Avec Gustave Kahn, il... [Lire la suite]
- 19 - N'es-tu lasse, aussi, de rêver d'hier?
- 11 - Mon pas, sur la route d'automne...
- 07 - L'Automne
- 07 - Je suis riche de soirs et d'aurores...
- 08 - Qui taillera cette vigne...
- La ronde ailée des heures...
- 13 - L'Essor
- 01 - Le rêve de la vallée...
- 13 - On se prouve que tout est bien...
- 14 - Demain est aux vingt ans fiers...
- 04 - Aussi bien je me dirais joyeux...
- 09 - Wieland écoute et entend
- 04 - Le Départ pour la Chasse
- 16 - On part à sa guise et l'on chante...
- 10 - Wieland s'endort, rêve et s'éveille
- 06 - Le Baiser d'Ervare
- 09 - C'est peu que ces dix années
- 18 - Rester? tu es folle, pensée!
- 22 - N'importe? pensée, Alerte!
- 05 - Les Fileuses
- 07 - Je suis riche de soirs et d'aurores... (3)
- 08 - Qui taillera cette vigne... (3)
- 11 - Mon pas, sur la route d'automne... (2)
- 12 - Je chante haut pour m'entendre... (2)
- 13 - On se prouve que tout est bien... (2)
- 01 - Le rêve de la vallée... (1)
- 03 - Je regarde, feuille à feuille... (1)
- 05 - J'ai couru d'abord; j'étais jeune... (1)
- 06 - D'autres viendront par la prée... (1)
- 10 - Tu n'as rien pris de mon âme... (1)
Bouddha de la vigne
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Le Bouddha de la vigne,
Il se rit de l'hiver ;
Il rit, et son oeil cligne
En son visage vert.
Il fait bon boire ici
Quand le soleil décline ;
On oublie les soucis,
C'est une heure divine.
Le Bouddha, d'un air grave,
Dit des propos marrants ;
De ces blagues suaves
Rigolent ses parents.
Vigneron poète
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Ce vigneron trace des vers
Pour dire la beauté du monde ;
Il décrit d’autres univers,
Des cosmos où la vigne abonde.
Le raisin mûr, le raisin vert
(Mais certains renards les confondent),
Le Muscadet, l’Entre-Deux-Mers,
Porteurs de voluptés profondes.
Puis l’armagnac pour s’enflammer :
Plus d’un rhapsode sut l’aimer,
Car il inspire nos paroles ;
Vigneron, barde sans pareil,
Nous écoutons tes rimes folles
Et c’est comme un jour de soleil.
Bouc oenologue
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J’observe le raisin, méticuleusement,
Je suis fort satisfait de ses nuances mauves ;
On en tire le sang de celui qui nous sauve
Par le Verbe qui fut, dès le commencement.
La vigne a profité d’un temps qui fut clément,
Le vent n’a point agi comme une bête fauve ;
Ce lieu fut protégé comme par une alcôve,
Le vigneron sourit dans son contentement.
L’hiver, pas trop de vent et pas trop de flocons,
Sans qu’on parle pourtant d’un Noël au balcon ;
Très indulgente fut l’humeur de la nature.
Si de goûter mon vin vous êtes désireux,
Faites-le-moi savoir par un mot d’écriture,
Car j’aime partager ce nectar savoureux.