Qui niera, Gillebert, s’il ne veut résister
Qui niera, Gillebert, s’il ne veut résister
Au jugement commun, que le siège de Pierre
Qu’on peut dire à bon droit un paradis en terre,
Aussi bien que le ciel, n’ait son grand Jupiter ?Les Grecs nous ont fait l’un sur Olympe habiter,
Dont souvent dessus nous ses foudres il desserre :
L’autre du Vatican délâche son tonnerre,
Quand quelque roi l’a fait contre lui dépiter.Du Jupiter céleste un Ganymède on vante,
Le tusque Jupiter en a plus de cinquante :
L’un de nectar s’enivre, et l’autre de bon vin.De l’aigle l’un et l’autre a la défense prise,
Mais l’un hait les tyrans, l’autre les favorise :
Le mortel en ceci n’est semblable au divin.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Joachim DU BELLAY
Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]
- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau...
- Ces cheveux d’or sont les liens Madame
- La nuit m’est courte, et le jour trop me...
- Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
- D'un vanneur de blé aux vents
- Déjà la nuit en son parc amassait
- Ces cheveux d’or, ce front de marbre
- Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon...
- France, mère des arts, des armes et des lois
- J'aime la liberté, et languis en service
- Ne pense pas, Bouju, que les nymphes latines
- Que dirons-nous, Melin, de cette cour romaine
- De quelque autre sujet que j'écrive, Jodelle
- Je ne suis pas de ceux qui robent la louange
- Je ne découvre ici les mystères sacrés
- Doulcin, quand quelquefois je vois ces...
- Plus riche assez que ne se montrait celle
- Comme un qui veut curer quelque cloaque...
- Si onques de pitié ton âme fut atteinte
- En mille crespillons les cheveux se friser
- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau... (14)
- Comme jadis l'ame de l'univers (9)
- Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome (7)
- Encore que l'on eût heureusement compris (7)
- Astres cruels, et vous dieux inhumains (7)
- Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon... (6)
- Celle qui de son chef les étoiles passait (6)
- C'était ores, c'était qu'à moi je devais... (6)
- Sire, celui qui est a formé toute essence (5)
- Ô beaux cheveux d'argent mignonnement retors (5)
Sur le trône
-------------
Le père Dupanloup, vêtu en majesté
Des habits que jadis porta l'apôtre Pierre,
Prend garde de ne rien laisser traîner par terre
Et que son suspensoir reste bien ajusté.
Sur son trône, il savoure un repos mérité,
Sachant qu'il s'est livré, sous la clarté lunaire,
À des ébats, dit-on, plutôt spectaculaires,
Au gré de son désir toujours ressuscité.
Ô Félix, à bon droit la chronique te vante :
Les nonnes du palais, qui sont plus de cinquante,
Ne disent que du bien de tes pouvoirs divins.
Mais tu rends à présent tes devoirs à l'Église ;
Et, selon l'habitude en ta jeunesse prise,
Tu vides le calice empli du meilleur vin.
Évêque manichéen
-------------
Deux êtres sont pour lui remplis de majesté,
L’un deux est créateur du Ciel et de la Terre ;
L’autre est inconnaissable, il est un pur mystère,
Et tout être en ce monde est ainsi contrasté.
L’évêque s’accoutume à ces deux vérités,
À la froideur lunaire, à la chaleur solaire ;
Deux livres sont chargés de mots oraculaires,
Aucun des deux écrits n’est de l’autre imité.
Âme, serais-tu donc de deux maîtres servante ?
Et d’avoir deux bouquins, en es-tu plus savante ?
Difficile de croire à deux Seigneurs divins.
Bien peu de citoyens fréquentent cette église ;
Cette théologie toujours reste incomprise,
Les deux textes sacrés sont récités en vain.