Qu’est-ce de vostre vie ? une bouteille molle…
Qu’est-ce de votre vie ? une bouteille molle
Qui s’enfle dessus l’eau, quand le ciel fait pleuvoir
Et se perd aussitôt comme elle se fait voir,
S’entre-brisant à l’heurt d’une moindre bricole :Qu’est-ce de votre vie ? un mensonge frivole
Qui sous ombre du vrai nous vient à décevoir,
Un songe qui n’a plus ni force, ni pouvoir,
Lors que l’œil au réveil sa paupière décolle :Qu’est-ce de votre vie ? un tourbillon rouant
De fumière à flot gris, parmi l’air se jouant,
Qui passe plus soudain que foudre meurtrière.Puis vous négligerez dorénavant le bien
Durable, et permanent, pour un point, qui n’est rien
Qu’une confle, un mensonge, un songe, une fumière.
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Jean-Baptiste CHASSIGNET
Jean-Baptiste Chassignet (1571-1635) est un poète baroque français. Né à Clairac en Agenais, alors terre d’Empire, Jean-Baptiste CHASSIGNET est le fils d’un médecin. Il reçoit une formation humaniste, étudie le droit à l’université de Dole où il obtient son doctorat, ce qui le mène à une carrière d’avocat... [Lire la suite]
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- Qu'est-ce de vostre vie ? une bouteille...
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- Qu'est-ce de vostre vie ? une bouteille... (8)
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- Assies toy sur le bort d'une ondante... (4)
- L'enfance n'est sinon qu'une sterile fleur... (4)
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- Comte les ans, les mois, les heures et les... (3)
je ne la comprend pas
Ici "bouteille molle" veut dire "bulle".
Absolument pas, elle représente l'Homme, et "s'entre-brisant" la fragilité, ou même le fait de la fugacité de la vie de l'Homme.
la bouteille molle est en fait une métaphore du corp humain car pour jean-Baptiste Chassignet il n'y a qu'une seule veritable vie la vie éternelle en effet c'est un texte religieux
Vous pouvez inscrire "Cochonfucius" et "Chassignet" dans la fenêtre d'un moteur de recherche pour découvrir les liens de parenté entre ces deux auteurs.
Décontraction
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Le corps enveloppé dans une ivresse molle,
Chassignet, bien paisible, écoute l’eau pleuvoir,
Décrivant dans ses vers les bulles qu’il peut voir ;
C’est le simple bonheur d’un auteur qui bricole.
Il pourrait raconter des mensonges frivoles,
Des fables, des récits faits pour nous décevoir ;
Il préfère augmenter des hommes le savoir
Et songe sagement, cependant qu’il picole.
Il ne nous charme point en nous amadouant,
Mais en nous alarmant, mais en nous secouant,
Nous tirant du sommeil, nous donnant la lumière.
Chassignet, de ta vie au service du bien,
Je suis sûr qu’à la fin tu ne regrettas rien,
Et qu’on te vit sourire, à ton heure dernière.
Ambidraig
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C’est le monstre Ambidraig, il a les pattes molles ;
En les levant au ciel, il sait s’il va pleuvoir.
Il gîte dans un antre où nul ne peut le voir,
Empli de vieux objets que, le soir, il bricole.
Il ne se permet pas de lectures frivoles,
Il n’écrit pas non plus, craignant de décevoir
Ses lecteurs, s’ils étaient en quête de savoir,
Mais ne dédaigne pas les lieux où l’on picole.
Parfois, dans la rivière, on le voit s’ébrouant :
L’eau charge sa moustache, il la va secouant,
Les gouttes de cristal sautent dans la lumière.
Ce monstre ne connaît ni le mal, ni le bien,
Il lit un moraliste, et ça ne lui fait rien :
Il retourne à l’auberge, et commande une bière.
Planète amorphe
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Ma substance est quelque peu molle,
Qu’on voit faiblement se mouvoir ;
Je suis maudite, on peut le voir,
Plus gluante qu’un pot de colle.
Si j’en parle d’un ton frivole,
C’est pour tromper mon désespoir ;
Cette chose est en mon pouvoir,
Car on me l’apprit à l’école.
Ces gens qui leurs dieux vont louant
Et leurs chapelets secouant,
Je dis qu’ils sont de la poussière.
Poussière ou colle, tout est bien,
Que ce soit quelque chose, ou rien ;
L’apôtre en chef est une pierre.