Que le bonheur arrive lentement
Que le bonheur arrive lentement!
Que le bonheur s’éloigne avec vitesse!
Durant le cours de ma triste jeunesse,
Si j’ai vécu, ce ne fut qu’un moment.
Je suis puni de ce moment d’ivresse.
L’espoir qui trompe a toujours sa douceur,
Et dans nos maux du moins il nous console;
Mais loin de moi l’illusion s’envole,
Et l’espérance est morte dans mon cœur.
Ce cœur, hélas! que le chagrin dévore,
Ce cœur malade et surchargé d’ennui,
Dans le passé veut ressaisir encore
De son bonheur la fugitive aurore,
Et tous les biens qu’il n’a plus aujourd’hui;
Mais du présent l’image trop fidèle
Me suit toujours dans ces rêves trompeurs,
Et sans pitié la vérité cruelle
Vient m’avertir de répandre des pleurs.
J’ai tout perdu; délire, jouissance,
Transports brûlants, paisible volupté,
Douces erreurs, consolante espérance,
J’ai tout perdu : l’amour seul est resté.
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Evariste de PARNY
Évariste Désiré de Forges, chevalier puis vicomte de Parny, est un poète français né le 6 février 1753 à Saint-Paul de l’île Bourbon et mort le 5 décembre 1814 à Paris. Né en 1753 à L’Hermitage de Saint-Paul, Évariste de Parny est issu d’une famille originaire du Berry, installée en 1698 à l’île... [Lire la suite]
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