Que de fois, près d’Oxford…
Pour un ami.
Que de fois, près d’Oxford, en ce vallon charmant,
Où l’on voit fuir sans fin des collines boisées,
Des bruyères couper des plaines arrosées,
La rivière qui passe et le vivier dormant,Pauvre étranger d’hier, venu pour un moment,
J’ai reconnu, parmi les maisons ardoisées,
Le riant presbytère et ses vertes croisées,
Et j’ai dit en mon cœur : Vivre ici seulement !Hélas ! si c’est là tout, qu’est-ce donc qui m’entraîne ?
Pourquoi si loin courir ? pourquoi pas la Touraine ;
Le pays de Rouen et ses pommiers fleuris ?Un chaume du Jura, sous un large feuillage,
Ou bien, encor plus près, quelque petit village,
D’où, par delà Meudon, l’on ne voit plus Paris ?
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Charles-Augustin SAINTE-BEUVE
Charles-Augustin Sainte-Beuve est un critique littéraire et écrivain français, né le 24 décembre 1804 à Boulogne-sur-Mer et mort le 13 octobre 1869 à Paris. Né à Moreuil le 6 novembre 1752, le père de l’auteur, Charles-François Sainte-Beuve, contrôleur principal des droits réunis et conseiller municipal à... [Lire la suite]
- Stances : Puisque, sourde à mon vœu, la...
- À mon ami Émile Deschamps
- Le Conducteur de cabriolet
- En ces heures souvent que le plaisir...
- À madame V. H.
- À David, statuaire, sur une statue d'enfant
- Maria
- Un grand chemin ouvert, une banale route...
- Sur un front de quinze ans...
- Toujours je la connus pensive et sérieuse...
La Chimère et le Cerf
-------------------------
De chimère et de cerf un entretien charmant
Eut lieu l'autre semaine, en la friche boisée.
Cette conversation fut, d'ailleurs, arrosée
D'un petit vin de Loire, aux arômes gourmands.
Que ne donnerait-on pour de si bons moments !
Nul besoin, pour cela, de l'auberge ardoisée
Ni de la vaste salle aux immenses croisées,
Mais un peu de soleil et d'ombre, seulement.
Vers ces lieux verdissants, la nostalgie m'entraîne,
Ainsi que la saveur du Gamay de Touraine
Par laquelle, en plein jour, un franc gosier fleurit ;
Mais je ne me plains pas : j'ai mes propres feuillages,
Ainsi que la rumeur de mon petit village,
Et puis, n'oublions rien, ma taverne, à Paris.