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Quand reviendra l’automne avec les feuilles mortes
Jean MORÉAS
Recueil : "Les Stances"
Quand reviendra l’automne avec les feuilles mortes
Qui couvriront l’étang du moulin ruiné,
Quand le vent remplira le trou béant des portes
Et l’inutile espace où la meule a tourné,Je veux aller encor m’asseoir sur cette borne,
Contre le mur tissé d’un vieux lierre vermeil,
Et regarder longtemps dans l’eau glacée et morne
S’éteindre mon image et le pâle soleil.
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Jean MORÉAS
Ioánnis A. Papadiamantópoulos (en grec : Ιωάννης Α. Παπαδιαμαντόπουλος), dit Jean Moréas, né à Athènes le 15 avril 1856 et mort à Saint-Mandé (Seine) le 30 avril 1910, est un poète symboliste grec d’expression française. Issu d’ une famille distinguée d’ Athènes, fils de magistrat,... [Lire la suite]
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Car, au seuil de la nuit, je deviens un ondin ;
Mon esprit, délivré de tout désir mondain,
Se dissout, tel du sel, au fond de l'eau tranquille.
Comme des vêtements, je laisse sur le bord
De l'eau, posé au sol, mon inutile corps ;
Je baigne dans un flot de poésie subtile.
Je veux bien aller pêcho la p'tite dragonne,
mais sortir Cochonfucius des eaux
Lui faire du bouche à bouche ?
Non, non, non______ demandez donc à Jpb !
D’argent à trois feuilles de sinople
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Un modeste blason qui de trois feuilles s’orne,
Un emblème banal, à bien d’autres pareil ;
Il n’y figure point de monstre à mille cornes,
Ni l’impossible fleur qu’on voit dans le sommeil.
Quand je le vois, je songe à des jardins sans bornes,
Au pampre d’une vigne, à du lierre vermeil ;
Et je songe à flâner loin de la ville morne,
Pensif sous un nuage, heureux sous le soleil.
Un saule près de l’eau fleurit pour un ondin,
Un lézard nonchalant rampe sur un rondin ;
Les fleurs ne disent rien, l’univers est tranquille.
Le vent fait avancer des rides vers le bord
De cette onde paisible, immuable décor ;
Tout ça m’est inspiré par ces feuilles subtiles.