Poème 'Quand par le dur hiver…' de Jules VERNE

Accueil > Les poètes > Poèmes et biographie de Jules VERNE > Quand par le dur hiver…

Quand par le dur hiver…

Jules VERNE

Quand par le dur hiver tristement ramenée
La neige aux longs flocons tombe, et blanchit le toit,
Laissez geindre du temps la face enchifrenée.
Par nos nombreux fagots, rendez-moi l’âtre étroit !

Par le rêveur oisif, la douce après-dînée !
Les pieds sur les chenets, il songe, il rêve, il croit
Au bonheur ! — il ne veut devant sa cheminée
Qu’un voltaire bien doux, pouvant railler le froid !

Il tisonne son feu du bout de sa pincette ;
La flamme s’élargit, comme une étoile jette
L’étincelle que l’oeil dans l’ombre fixe et suit ;

Il lui semble alors voir les astres du soir poindre ;
L’illusion redouble ; heureux ! il pense joindre
A la chaleur du jour le charme de la nuit !

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Fleur de mémoire
    ---------------

    Formes, couleurs et voix, du passé ramenées
    Quand les doigts de la pluie résonnent sur le toit,
    Figure d’autrefois faiblement dessinée
    Par un esprit songeur, est-ce moi, est-ce toi ?

    C’est une lettre aussi, jadis acheminée
    Vers une autre maison ; et certains soirs, je crois
    La trouver sur la chaise ou sur la cheminée,
    Sur la table de nuit, ou dans d’autres endroits.

    La mémoire connaît les avoirs et les dettes ;
    Les divers éléments qu’elle garde ou rejette
    Sont tenus par ce fil qu’au labyrinthe on suit,

    Et ceux que l’on croirait d’une importance moindre
    Des plus graves d’entre eux ne se peuvent disjoindre,
    Cent mille souvenirs ont dansé dans la nuit.

  2. Oisif bipède
    ---------

    J’ai de fort paisibles manières,
    Je suis un tranquille glandeur ;
    Jamais un rêve de grandeur
    Ne germera sous ma crinière.

    Ainsi qu’une lente rivière,
    Ma vie coule au petit bonheur ;
    Je ne suis pas couvert d’honneurs,
    Ni guidé par aucun bréviaire.

    Je suis faible, car je suis vieux,
    À la retraite, et c’est tant mieux.
    Ma substance est bien peu durable.

    De ce sonnet je suis l’auteur,
    Et d’autres textes comparables ;
    Un très modeste créateur.

  3. Monstre froid
    --------

    Je suis un démon sans audace,
    De quoi me sert ma liberté ?
    Je suis un démon tourmenté,
    Je ne me sens pas à ma place.

    Je ne sais comment faire face
    À toutes ces complexités ;
    J’ignore le subtilités
    De ces temps de flamme et de glace.

    J’aimerais être un poisson blanc
    Aux gestes vifs, aux nobles flancs ;
    Celui que je ne sais décrire.

    Que vienne le dernier sommeil !
    S’arrêtera ce coeur vermeil
    Avec un ultime sourire.

Rédiger un commentaire

Jules VERNE

Portait de Jules VERNE

Jules Verne, né le 8 février 1828 à Nantes en France et mort le 24 mars 1905 à Amiens en France, est un écrivain français dont une grande partie des œuvres est consacrée à des romans d’aventures et de science-fiction (ou d’anticipation). En 1863 paraît chez l’éditeur Pierre-Jules Hetzel (1814-1886) son... [Lire la suite]

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS